Laura Gager a créé son blog en 2015, sur lequel elle fait la publicité de petites entreprises qui produisent en France. Elle vient de sortir un livre, qui donne des conseils pour un entretien écolo de sa maison et de son jardin.
Laura Gager est-elle l'influenceuse du "monde d'après" ? Cette résidente de Braslou en Indre-et-Loire a monté en 2017 son blog, d'abord sous la forme d'un compte Instagram qui regroupe aujourd'hui 20 000 followers. Un blog consacré au Made in France et à l'écoresponsabilité.
Un début d'idée lui a germé lors d'un voyage en Floride pour ses études. "Je me suis rendu compte que j'avais le mal du pays, j'était trop attachée à la France", raconte-t-elle. Alors, sitôt revenue dans l'Hexagone en 2015, elle souhaite s'engager dans le patrimoine et le local :
Après trois ans, Laura Gager en est à pas moins de 3 200 articles. Alors forcément, dans la masse, se glissent par inadvertance "quelques produits qui en réalité sont fabriqués en Espagne ou en Italie, mais c'est rare".J'ai commencé à contacter des petites couturières, des auto-entrepreneurs... Je fouillais pour dénicher des talents, et ensuite parler d'eux sous forme d'articles sur mon blog. Mon but, c'est de donner plus de visibilité à des petits commerçants.
Publicité écolo
Sur Instagram, l'influenceuse rentre dans le moule esthétique de la plateforme : les photos pleines de soleil avec les produits à la main sont légion, telle une agence de publicité bien ficelée. Pourtant, Laura Gager assure ne pas faire ça pour l'argent. Elle facture 4 euros une photographie mettant en avant une marque, et 6 euros une vidéo. Un tarif très concurrentiel sur la plateforme.D'ailleurs Laura Gager a une autre activité à côté. Après avoir vécu en Bretagne après ses études, elle est revenue s'installer chez ses parents à Braslou en Indre-et-Loire, pour pouvoir travailler en tant que fiscaliste à Chatellerault, pour la compagnie... Total.
Pourtant, entre temps, l'influenceuse a rajouté quelques valeurs à son cahier des charges :
Elle a d'ailleurs récemment publié un livre de conseils pour entretenir sa maison et son jardin en étant le plus respectueux de l'environnement possible. Un livre "tiré de mon expérience et que j'ai rédigé moi-même", précise-t-elle.En 2019, quelques couturières ont commencé à m'envoyer des produits zéro déchet. A la maison, on a commencé à s'y mettre, et maintenant ça fait partie de ma charte.
Eviter le greenwashing
Alors, elle qui faisait et continue de faire la promotion de vêtements Made in France, Laura Gager a trouvé dans l'écoresponsabilité une nouvelle opportunité pour mettre en avant le consommer local."L'objectif est de promouvoir des vêtements fabriqués en France, et que la matière première soit au maximum française, ajoute Laura Gager. Parfois ce n'est pas possible parce qu'il y a de moins en moins de filatures en France, alors ça peut venir d'autre part en Europe." Et qui dit produit local dit moins de transports et moins d'émission de gaz à effet de serre. Un bon point au milieu de tous les autres mauvais points du très polluant secteur textile, de plus en plus adepte du greenwashing.
Il est dès lors possible de retrouver sur son blog des vêtements fabriqués en nylon réutilisé d'anciens filets de pêche, des lingettes démaquillantes réutilisables ou encore des cosmétiques naturels. Ainsi que des capsules de café en aluminium, recyclables à l'infini... mais dans les faits rarement recyclés, très polluants à produire et participant au suremballage.
Une application pour le Made in France
La ligne éditoriale de Laura Gager lui a permis d'accumuler un peu plus de 20 000 followers sur Instagram, avec qui elle entretient "une relation très personnelle", leur partageant "mon petit déjeuner, ma routine sportive, mon rituel démaquillage du soir, etc."Et avec cette audience, elle dit "recevoir beaucoup plus de propositions de marques qu'avant, et je ne peux plus toutes les accepter". Pour investir dans son expérience et potentiellement en vivre, elle a décidé de racheter à 50% l'application Pushoose, qui met en relation les clients et des fabricants produisant en France.
Reste à savoir si, alors que "le monde d'après le Covid-19" pourrait ressembler à celui dont rêvent les écologistes, le modèle de Laura Gager serait capable de se développer parmi la sphère des influents et influentes d'Instagram.