Une rupture conventionnelle collective en cours de négociation
"Il y a une volonté de la part de Hutchinson négocier une rupture conventionnelle collective", analyse Didier Godde, le représentant de la CGT au sein de Hutchinson. "A Joué-lès-Tours, une centaine de postes sont concernés par la négociation actuelle, mais il y aura aussi un impact sur le site Châlette-sur-Loing." Pour que cet accord devienne réalité, les quatre syndicats de l'entreprises doivent signer l'accord, ce que refuse pour l'instant la CGT."Hucthinson n'est pas une entreprise en difficulté", avance Didier Godde, pas plus que Total. "Il s'agit d'un effet d'aubaine à la suite du confinement, c'est l'occasion pour eux de restructurer, quitte à reprendre des intérimaires après, mais nous maintenons que faire partir des compétences, des gens qui sont là depuis longtemps, c'est risqué !" Avant de donner son accord, le syndicat insiste donc sur la nécessité de "garanties" au sujet du maintien de l'emploi.
Des élus locaux indignés
Localement, élus et employés ont également manifesté leur émotion face à la réduction de l'emploi. "L'entreprise doit rendre des comptes !" s'est indigné sur Twitter Mohamed Moulay, conseiller régional PS et vice-président délégué au sport originaire de Joué-lès-Tours. "Hutchinson est un acteur majeur de la vie sociale et économique", poursuit l'élu, joint par France 3."Le risque c'est que l'industrie française perde des compétences et voie augmenter la précarité, alors même qu'on sait que le marché va reprendre." L'opposition municipale de gauche a également appelé le gouvernement à se pencher sur le dossier, et les pouvoirs publics à se "mobiliser pour empêcher la délocalisation d'une partie de la production".
Certes la situation est compliquée, mais ils en profitent. On est victime des décisions de multinationales qui rémunèrent leurs actionnaires et suppriment des emplois en France.
"Les collectivités locales, et au-delà, l'Etat, ont tout intérêt à demander à Total et Hutchinson quelle est la stratégie sur la diversifications de leurs activités", poursuit Mohamed Moulay. Au-delà ce cas particulier, "il faut travailler sur une autre manière de faire l'usine de demain, il faut qu'il y ait une discussion", conclut l'élu socialiste.