Malgré le froid, des dizaines de migrants dorment dans les rues de Tours

Alors que les températures chutent, plusieurs dizaines de jeunes migrants dorment dans la rue. Les associations ont distribué des tentes vendredi mais la solution est loin d'être pérenne.

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Ils sont des dizaines à affronter le froid sans aucun toit sous lequel se réfugier.  Des migrants, dont beaucoup de mineurs non accompagnés (MNA), dorment dans les rues de Tours. L'association Utopia 56 interpelle la préfecture d'Indre-et-Loire depuis des mois pour trouver des solutions pérennes, en vain. Aujourd'hui, elle tire la sonnette d'alarme : les températures chutent. Pour parer au plus pressé, l'association a distribué des tentes la semaine dernière. 
 

Oumar, un jeune guinéen, dormait il y a encore quelques jours dans une cage d'escalier. Il partage aujourd'hui sa tente avec deux compagnons d'infortune. Malgré la toile et les couvertures, le froid est mordant. "Nous dormons à trois personnes pour se réchauffer. Si on dort tout seul, c'est impossible, il fait trop froid dehors", témoigne-t-il.

Ordre d'évacuation


En ce soir d'octobre, une quarantaine de personnes se sont installées dans un parc du quartier Sanitas à Tours pour y passer la nuit. Au matin, les tentes sont démontées par des membres d'Utopia 56 avant que les forces de l'ordre s'en chargent : la préfecture a ordonné l'évacuation du camp. Une décision qui provoque l'incompréhension et la colère dans les rangs de l'association. "Si on nous coupe l'herbe sous le pied à la moindre solution qu'on propose – et qui n'est déjà pas décente –, il ne faudra pas s'étonner si nos actions s'intensifient et qu'on se retrouve dans des endroits insolites", s'emporte une bénévole.

"On arrive en hiver, on n'a plus rien"


À l'approche de l'hiver, Rosemarie, la doyenne de l'association, est dépitée. "On fait ce qu'on peut, on essaie de les loger, de leur donner à manger... Mais on n'a rien pour les loger. On a fait des squats tout l'été, maintenant on arrive à l'hiver, on n'a plus rien... Il y a longtemps que ces gens sont à nos portes et qu'on se bagarre pour obtenir soit un mois de gymnase, soit quelques chambres d'hôtel." Contactée par téléphone, la préfecture affirme travailler sur d'autres solutions.
 

 
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