Avec 29 décès sur les routes en six mois, l’Indre-et-Loire enregistre son pire bilan en matière de mortalité routière depuis 10 ans. Face à ce constat alarmant, tous les acteurs du département se sont réunis pour convenir des mesures à prendre.
Au premier semestre 2022, 29 personnes ont perdu la vie sur les routes d’Indre-et-Loire. C’est le pire bilan de sécurité routière enregistré sur le département depuis 10 ans. Un phénomène qualifié d'"exceptionnel" par Marie Lajus, la préfète du département, car bien que la mortalité routière soit également à la hausse dans l’hexagone, les données de l’Indre-et-Loire restent supérieures à la moyenne nationale.
Plus de décès mais moins d’accidents
Un phénomène d’autant plus déroutant que les autres indicateurs de sécurité routière, eux, sont à la baisse sur le département. Les d’accidents corporels sont par exemple passés de 394 au premier semestre 2017 à 310 en 2022 à la même période. Et le nombre de blessés a lui aussi été réduit de 488 à 367.
"La surmortalité observée cette année est donc plutôt liée à une hausse de la gravité et de la violence de certains chocs, plutôt qu’à une augmentation générale de l’accidentalité", explique la préfecture, qui précise également que, les mois de mai et juin ayant été les plus mortels, une "explication conjoncturelle n’est pas non plus à exclure."
Pas de cause spécifique à cette hausse de la mortalité
Les analyses du phénomène n’ont pas permis de mettre en lumière une cause spécifique à l’augmentation du nombre d’accidents mortels. En revanche, la préfecture précise que "nombre d’entre eux sont liés à des conduites à risques et auraient pu être évités". Parmi les facteurs relevés, la violation du code de la route, les excès de vitesse et la conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants sont majoritaires.
De même, aucun secteur ou axe particulièrement accentogène n’a pu être identifié. Les accidents mortels ont été constatés sur tout le territoire départemental et sur tous les types de voieries (routes départementales, nationales etc…)
Un plan d’action mis en place
Face à ce terrible constat, une réunion exceptionnelle s’est tenue à Tours le 7 juillet 2022 associant des représentants de la préfecture, du département, du parquet, des forces de police et de gendarmerie et des sapeurs-pompiers. "Un plan d’action" y a été élaboré pour tenter d’enrayer le phénomène. Il prévoit le renforcement de la prévention dès le samedi 9 juillet à l’occasion des départs en vacances. Le nombre de contrôles routiers sera également augmenté sur tout le département "avec une vigilance particulière pour les infractions liées à l’alcool, aux stupéfiants et à l’usage du téléphone au volant" précise la préfecture. Enfin, la mise en place de nouveaux radars (fixes, mobiles, tronçons et embarqués) va être étudiée.
La préfète a également annoncé la création d’un groupe de travail dédié qui aura pour mission "de tirer les conclusions de chaque accident mortel, d’étudier les signalements concernant l’état de la voirie et de faire des propositions pour améliorer le niveau général de la sécurité routière dans le département."
