Mustapha S., 24 ans, a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle. Il était pensionnaire du centre de déradicalisation de Pontourny, au sud de Tours.
Mustapha S., 24 ans, pensionnaire du centre de déradicalisation de Pontourny, au sud de Tours, depuis septembre dernier, a
été mis en examen par les juges antiterroristes ce vendredi 20 janvier pour association de malfaiteurs terroriste délictuelle, a t-on appris de source judiciaire.
Il est soupçonné, comme deux autres hommes interpellés avec lui dans le Bas-Rhin, d'avoir voulu se rendre en zone irako-syrienne en 2016. Les trois hommes ont été placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention. Mustafa S. était connu des services antiterroristes et de la justice car il avait fait partie de la filière jihadiste de Strasbourg.
Plusieurs tentatives de départ vers la Syrie
Son admission dans le centre de déradicalisation en septembre dernier pose question car cette structure avait été présentée comme devant accueillir des personnes en voie de radicalisation: "Aucun ne sera sous main de justice pour faits de terrorisme, n'aura tenté d'aller en Syrie ou n'aura été condamné pour des faits de violence", avait assuré le préfet d'Indre-et-Loire Louis Lefranc en septembre.
D'après des sources au ministère de l'Intérieur, son placement avait reçu un "avis favorable" d'une commission locale, mais les services de renseignement s'en étaient "étonnés" après coup. L'annonce de son interpellation a forcément provoqué quelques réactions en Touraine, Ophélie le Piver et Sabrina Cicchini étaient sur place le vendredi 20 janvier.
Beaucoup de questions autour de la structure implantée en Indre-et-Loire
Avec les deux autres individus mis en examen, il lui est reproché d'avoir également tenté de se rendre en zone irako-syrienne, mais par la route, en mai 2016. Les trois hommes auraient rebroussé chemin après un contrôle de police sur une aire d'autoroute en Allemagne, un scenario confirmé par Mustafa S. en garde à vue après son interpellation mardi à Wissembourg (Bas-Rhin), a indiqué une source proche de l'enquête.