Nadège Arnault a été élue présidente du conseil départemental d'Indre-et-Loire, ce mercredi 18 octobre. Après près de 19 ans de mandats, elle prend la suite de Jean-Gérard Paumier, sur le départ après son élection au Sénat fin septembre.
Après Claude Roiron en 2008 et Marisol Touraine en 2011, Nadège Arnault est la troisième femme à devenir présidente du conseil départemental d’Indre-et-Loire, et la première à l'être dans une majorité de droite. Même si, elle l'assure : "Je reste sans étiquette, pour moi c'est l'intérêt général qui prime". Après l’élection de Jean-Gérard Paumier au Sénat, elle a pris la tête du département ce mercredi 18 octobre.
Comment Nadège Arnault est-elle entrée en politique ? Un peu par hasard, un hasard qui a bien fait les choses. En 1975, elle répond à l'annonce d'une commune qui cherchait une secrétaire de mairie dans un petit village de Touraine. Élue conseillère municipale pour la première fois en 2001, elle est désormais à la tête du Conseil départemental d'Indre-et-Loire, qui compte 38 élus.
Secrétaire de mairie, un métier passionnant
À 66 ans, Nadège Arnault a passé 42 ans dans la fonction publique territoriale. Après son baccalauréat c’est à Parçay-sur-Vienne, un village du Sud-Touraine, qu’elle commence sa carrière de secrétaire de mairie en décembre 1975. Suivent Crissay-sur-Manse, Tavant. En 1980, elle fait une pause pour la naissance de son fils, puis poursuit sa carrière jusqu’au 31 août 2017.
"Ce que j’appréciais le plus c’est la proximité avec la population, la mairie est la première porte que l’habitant ouvre et il fallait être en capacité de répondre à toute question, de tout ordre, explique-t-elle. Quand on débute, on ne sait pas toujours répondre. Eh bien on va chercher l’information… C’est un emploi passionnant parce que, tout au long de votre carrière, vous êtes obligée de vous tenir informée des évolutions réglementaires, des textes de lois, des changements tout au long de ce métier et c’est fabuleux."
Une carrière professionnelle qui a construit les bases de sa carrière d’élue municipale. "D’avoir côtoyé des élus, d’être impliquée dans des associations, sûrement que ça m’a donné envie. J’avais dit à un maire que si j’osais je me présenterais au département et il m’avait dit : "Il faut oser, il faut y aller." J’avais ce sens du service public et le département était encore une collectivité de proximité où on pouvait faire des choses et voir leur effet."
Le plaisir de "la complicité avec les habitants"
Sa carrière d’élue a commencé dans le petit village de Theneuil, où la population oscille autour des 300 habitants. Conseillère municipale en 2001, elle est élue maire en octobre 2005 suite au décès du maire en place. Depuis, elle a toujours été réélue, mais va devoir quitter ce mandat de maire avec "regret". L’émotion est palpable dans sa voix : "Le non-cumul des mandats m’oblige à démissionner de mon mandat de maire, je resterai conseillère municipale mais c’est vrai que ça me coûte beaucoup."
Après un silence, elle ajoute que les Theneuillais "sont les premières personnes qui m’ont fait confiance quand j’ai été conseillère municipale en 2001, je ne l’oublie pas". Depuis, "la population a évolué mais, dans nos petites communes, on acquiert une certaine complicité avec les habitants. On est le maire mais c’est plus que ça. Ça me coûte", redit-elle avec tristesse. Elle a informé son conseil municipal dès le lendemain de la réunion du 4 octobre avec la majorité départementale, qui l’avait désignée comme candidate à la présidence.
Présidente du Conseil départemental après 19 ans de mandats
Nadège Arnault est élue depuis 2004 au conseil général (renommé départemental en 2015), à l’époque sur le canton de l’Île-Bouchard. Un canton "aux limites raisonnables", dit-elle, avant la création du grand canton de Sainte-Maure-de-Touraine avec 43 communes en 2015. "Je me suis présentée sans étiquette, j’aime à le répéter, et sans aucune aide, c’était simplement dans l’esprit de pouvoir proposer une autre candidature avec une autre représentation au sein de l’assemblée départementale."
Elle précise : "J’étais vraiment en dehors des partis politiques mais quand on se présente il faut qu’on rentre dans une case donc j’étais une fois centre droit, une fois centre gauche." Aujourd’hui la nouvelle présidente de l’assemblée départementale n’a pas changé d’avis. "Je suis toujours sans étiquette car je considère qu’au niveau départemental on peut encore le faire parce qu’on travaille la proximité."
Lors de la séance extraordinaire du conseil départemental ce mercredi 8 octobre, l’ex 1ère vice-résidente chargée des affaires sociales, de l’insertion et de la protection de l’enfance et du vieillissement a quitté ses délégations pour devenir présidente. Une nouvelle mission à la tête de l’exécutif départemental dans la continuité de Jean-Gérard Paumier, assume-t-elle, pour une assemblée départementale apaisée.
Je souhaite que l’assemblée départementale travaille dans les meilleures conditions possibles. Tout le monde peut travailler, avoir des observations, des propositions constructives. Je serais plus sur la réserve si jamais on avait une opposition négative, dans la critique.
Nadège Arnault, présidente du conseil départemental d'Indre-et-Loire
Elle précise vouloir ouvrir la porte à "toutes les personnes qui veulent bien travailler pour l’intérêt général". Un terme que, selon elle, "on n'entend plus trop mais qui a toute son importance" : "Nous sommes là pour travailler et apporter des réponses pour les habitants et pour les territoires."
"Apporter de belles choses pour la Touraine et ses habitants"
Une tâche qui s’annonce complexe : "Nous allons tomber dans une période qui n’est pas facile. Du point de vue financier ça va être compliqué. Nous allons avoir moins de recettes mais plus de dépenses qui nous sont imposées par des règles, des textes votés au niveau national, explique-t-elle. Nous avons aussi une population qui va être beaucoup dans la demande et il va falloir qu’ensemble nous trouvions des réponses et on ne pourra pas toujours être dans la critique parce que ça n’est pas constructif."
Travailler dans un esprit constructif, c’est le credo de la nouvelle présidente du conseil départemental, très déterminée. "Je ne sais pas si je réussirai, mais je vais le tenter parce que, si jamais nous arrivons à ce travail ensemble, je pense qu’on peut apporter de belles choses pour la Touraine et ses habitants."
Elle conclut : "Evidemment je devrais être présente sur tout le département mais, avec mon binôme Etienne Martegoutte, nous sommes très présents auprès des élus, des communes, des populations et je garderai des liens avec la population de mon canton."