Des prix en hausse, un service en baisse : 20 000 abonnés du réseau TGV lancent une "grève des billets" symbolique pour alerter la SNCF
Ce mercredi 7 février, ils appellent à ne pas présenter son titre de transport au contrôleur. Plusieurs collectifs regroupés au sein de la Coordination nationale des usagers du train (Cnut) ont décidé de mener une "grève des billets" pour protester contre les nouvelles modalités des abonnements TGV Max Actif et Max Actif+.
"C'est la double peine"
En cause, une nouvelle augmentation des tarifs, de l'ordre de 10% pour Max Actif et 5% pour Max Actif+, mais aussi une évolution des possibilités d'échange. Le service "échange garanti", qui permet de monter dans n'importe quel train du moment qu'il s'agit du même trajet, sera désormais assujeti à un "limite d'un nombre de voyageurs supplémentaires", a indiqué la SNCF à ses abonnés.
Pour David Charretier, président de l'association des usagers du TGV Paris-Tours, "c'est la double peine : on a vu l'abonnement augmenter de 20% en trois ans, et en plus on perd en flexibilité".
La grève nationale des usagers SNCF, c'est demain!
— TGV TOURS PARIS (@TGVTOURSPARIS) February 6, 2024
Le président de l'association des abonnés #TGV #TOURS-PARIS @CharretierDavid sur @FBTouraine
demain matin.
Nous ne lâcherons rien!@NR_Tours @RTL2Touraine @BFMParis @afpfr @EmmanuelDenis37 @cfourniereelv @FNAUT_fr pic.twitter.com/t2bl4lCwoe
De fait, la ligne Paris-Tours, l'une des plus chères de tout le réseau TGV relativement à la distance parcourue, il faut débourser 580 euros par mois pour l'abonnement Actif+ en seconde classe, le seul qui permette 4 à 5 allers-retour par semaine dans la limite de 450 voyages par an. En 2023, l'abonnement TGV Max coûtait 450 euros par mois.
Au-delà du prix, "cela pose un vrai problème pour les personnes qui sont salariées à Paris", développe David Charretier. Plus particulièrement, pour les employeurs, qui, remboursant 50% du prix du billet, commencent à trouver ça trop cher. La fin de l'échange garanti signifie aussi que "si une réunion me fait manquer mon premier train, je n'ai aucune certitude d'avoir le suivant", se désole l'usager. "On va donc partir à Paris sans savoir si on va rentrer le soir." La Cnut dit regretter aussi l'absence totale de dialogue avec la régie ferroviaire.
Un coût "très avantageux", affirme la SNCF
Jointe par France 3, la SNCF estime pour sa part que "le coût du trajet reste très avantageux avec ces abonnements". En effet, avec un abonnement Max Actif, un trajet en seconde classe revient par exemple à "seulement 18€ en moyenne", contre 16,5€ avant la majoration. Un prix "très en-dessous de ce que paient la plupart des clients", plutôt autour des 40 à 45€ en moyenne en seconde classe de TGV.
Quant à l'évolution du service "échange garanti", la SNCF estime que "très peu de trains" seront concernés par la très forte affluence qui oblige à limiter le nombre de places disponibles. "Les clients sont donc invités à anticiper un maximum leurs échanges de dernière minute sur les trains de forte affluence."
Ces changements arrivent alors que la SNCF fait rouler de moins en moins de rames de TGV. La société ferroviaire aurait en effet perdu 105 rames en 10 ans, et le nombre de TGV n'a jamais été aussi faible depuis 20 ans.
Nous limitons par ailleurs l'augmentation tarifaire aux abonnements valables en 2nde classe, là où les contraintes capacitaires sont les plus fortes, pour offrir aux clients la possibilité de souscrire à un abonnement en 1ère classe, sans augmentation tarifaire, pour une expérience de voyage la plus agréable.
Ces abonnements concernent 20 000 clients sur les 500 000 clients qui voyagent en TGV chaque jour. Cette évolution tarifaire ne concerne pas les détenteurs de la carte Liberté, qui sont bien plus nombreux.
Pour information, les associations et les clients ont tous été prévenus fin novembre.