Près de 16% des stations-services sont en rupture de stock d'au moins un carburant ce mardi 28 mars, en raison d'un mouvement de grève qui bloque les expéditions de carburant à la sortie des raffineries. Longtemps épargnée, la région Centre-Val de Loire commence à voir les pénuries arriver.
La situation reste perturbée dans les raffineries françaises. Ce mardi 28 mars, à 8h30, "15,52% des stations-service de France étaient en pénurie d'au moins un carburant (essence et/ou gazole) qu'elles proposaient au mercredi 1er mars", d'après des données publiques analysées par l'AFP. 6,89% des stations étaient à sec.
Raffineries et dépôts bloqués
Selon le syndicat Solidaires, le dépôt de Saint-Jean-de-Braye, dans le Loiret, serait "bientôt à sec". Or le site est également "stratégique", ajoute le syndicat, "car le seul dans toute la région pour ravitailler la région parisienne".
Ailleurs en France, les raffineries de TotalEnergies en Normandie, celle de Donges en Loire-Atlantique, la raffinerie Esso-ExxonMobil en Seine-Maritime et la bio-raffinerie de la Mède dans les Bouches-du-Rhône sont toutes bloquées. Concernant la raffinerie de Fos-sur-Mer, elle continue à fonctionner de manière "ajustée", des expéditions ayant permis d'éviter un arrêt de la production pour cause de bacs pleins. Vers 16h ce 28 mars, le ministère de la Transition énergétique a précisé : "aucune réquisition n'est en cours dans les dépôts et raffineries à cette heure."
Il faudra plusieurs jours de blocage, voire des semaines, avant que les réserves sur site ne soient pleines et nécessitent l'arrêt effectif de la production pour des raisons de sécurité. En attendant, la majorité des 10 000 stations françaises sont aujourd'hui remplies.
Le grand Ouest plus touché
Conséquences de ces grèves, le grand Ouest du pays reste toujours très touché : le département le plus affecté est désormais la Mayenne selon l'AFP (50% des stations en manque d'au moins un carburant). D'autres départements de l'Ouest comptent 40% et plus de stations manquant d'au moins un carburant, comme en Loire-Atlantique (43%) en Ille-et-Vilaine (45%), et dans le Maine-et-Loire (40%). Le déblocage lundi du dépôt de carburants de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, pourrait cependant améliorer la donne dans ces départements. Dans le Sud-Est, la Haute-Garonne (41%) et les Bouches-du-Rhône sont encore très touchés (39%).
Plus aucun carburant ne sort des raffineries françaises en grève, mais il existe 200 dépôts en France qui continuent d'approvisionner les stations et les raffineries elles-mêmes continuent de produire du carburant: de l'essence et du gazole qui devront jusqu'à nouvel ordre être stockés sur place, faute de pouvoir sortir.
Avec AFP