Cinq syndicats du CHU du Tours appellent à la grève vendredi 8 mars dans les quatre établissements. En cause : des conditions de travail dégradées et des temps de vacances éclatés.
Après plusieurs mois de tensions croissantes, la gronde monte encore d'un ton au CHU de Tours. Les syndicats de personnel hospitalier des différents sites – Bretonneau, Trousseau, Clocheville, l'Ermitage – ont lancé un appel à une grève reconductible vendredi 8 mars. À 14h30, médecins, infirmiers, aides-soignants, sages-femme, mais aussi agents administratifs et techniques, manifesteront leur colère à l'extérieur des bâtiments des quatre établissements.
L'objet de cette ire ?
Les vacances d'été, nouvelle illustration, selon les syndicats, d'une nette dégradation des conditions de travail. "Concrètement, dans chaque service, on nous incite à lisser les plannings, c'est-à-dire à s'arranger entre nous pour éviter d'avoir recours à du personnel extérieur pour nous remplacer, ce qui nous amène à poser une semaine par ci, une semaine par là", explique un représentant de la CGT contacté par téléphone. "Rien n'est dit clairement, mais le personnel ne se sent plus libre de poser ses vacances. Et dans un contexte de surcharge flagrante de travail, il est important pour nous mais aussi pour les patients de pouvoir se reposer convenablement"."Un quotidien qui se dégrade"
Les revendications vont cependant bien au-delà de questions de congés : "C'est un quotidien qui se dégrade : la direction rogne sur tout, des postes sont supprimés... Dans les services, les salariés sont de plus en plus en souffrance, il y a de plus en plus d'arrêts maladie. Tout le monde est perdant !".Dans le collimateur des syndicats, les divers plans de restructuration qui accompagnent notamment la construction du nouvel hôpital Trousseau. "L'hôpital veut favoriser l'ambulatoire [prise en charge d'un patient sans hospitalisation] et supprimer 300 lits. La direction nous affirme qu'il s'agit d'améliorer la qualité des soins, mais nous nous battons pour que l'offre de soin du service public ne soit pas réduite", poursuit le représentant de la CGT.
Une pétition, autour de laquelle les personnels hospitaliers se sont massivement mobilisés, aux dires des syndicats, sera remise à 17h à la direction générale, sur le site de Bretonneau. Pendant toute la durée du mouvement, les urgences ainsi qu'un service minimum resteront assurés.