Une équipe du CHRU vient d'estimer l'efficaité de quatre formes de tests sérologiques destinés au diagnostic de la Covid-19. Avec des résultats plus ou moins probants.
Le CHRU Bretonneau de Tours a rendu publics ce 15 septembre les résultats d'une étude sur la fiabilité des tests sérologiques, destinés à diagnostiquer la Covid-19. Ses résultats viennent d'être publiés dans le Journal of Clinical Virology.
L'étude SEROCOVID est portée par la professeure Catherine Gaudy-Graffin et le docteur Julien Marlet, tous deux virologues au CHRU, et souhaitait répondre à "l'une des questions au cœur" des préoccupations des scientifiques et de la population : "l'efficacité des tests", selon un communiqué de l'hôpital.
Les tests sérologiques sont différents des tests PCR avec prélèvement nasal. Ils sont censés détecter dans le sang la présence d'anticorps spécifiques au coronavirus SARS-CoV-2, et ainsi déterminer si la personne testée a été en contact avec la Covid-19. "Ca ne veut pas dire que la personne est immunisée", précise le docteur Julien Marlet.
L'étude a été menée sur 200 échantillons, prélevés sur un peu plus de 4 400 tests menés au sein de l'hôpital. Elle s'est concentrée sur l'efficacité de quatre tests sérologiques. Pour vérifier qu'un test dit vrai, les scientifiques du CHRU ont utilisé le résultat de PCR réalisés en parallèle, les symptômes développés et le croisement des données des autres marques de test sérologique.
95% des infectés sont détectés par les tests
Les tests identifient le passage du SARS-CoV-2 dans le corps grâce aux antigènes. Un antigène, c'est une macromolécule présente à la surface du virus, et que les anticorps utilisent pour le reconnaître.
Mais le coronavirus présente plusieurs antigènes, et chaque test "fait le pari" d'en cibler un en particulier. Sauf que "chaque année, des coronavirus responsables de rhumes bénins circulent en France, donc on a tous des anticorps proches de ceux de la Covid-19", avance Julien Marlet comme une possible explication pour certains faux tests.
Car l'étude SEROCOVID a montré que chaque marque de tests détecte au moins 95% des infectés ou anciens infectés, et entre 92 et 100% des cas négatifs. Ce qui laisse potentiellement, dans le pire cas, presque un test sur dix déclarant une personne positive alors qu'elle est en réalité négative. "Ca peut fausser la prise en charge du patient s'il présente des symptômes tardifs compatibles avec la Covid-19, avance le virologue. Il s'agit d'éviter de mettre les médecins sur une fausse piste."
Julien Marlet précise malgré tout que d'autres études précédentes sur les mêmes tests ont pu rendre des résultats différents. "On suggère que, pour un test, il y a un défaut, mais on reste humbles, c'est une observation ponctuelle. Peut-être que dans un autre pays avec des méthodes différentes, les résultats auraient été meilleurs. Tout est relatif", conclue-t-il.