Positifs ou simplement cas-contact, 100 agents du département dans les collèges sont aujourd'hui en arrêt de travail, le quart de l'effectif. Le Conseil Départemental tire la sonnette d'alarme : la situation s'aggrave et certains services, comme la restauration, risquent de ne plus être assurés.
Jean-Gérard Paumier, président du Conseil Départemental (CD 37) et Judicaël Osmond, vice-président en charge des collèges et de la politique éducative, ont adressé le 30 mars un courrier aux Principaux des collèges d'Indre-et-Loire (responsables d'établissement) :
"Nous tenons à vous faire part de nos préoccupations face à l'accélération de la pandémie COVID depuis deux semaines, sur le poids qu'elle fait porter à nos équipes et ses conséquences à brève échéance sur le fonctionnement de certains collèges."
Sur les 438 agents du département affectés aux collèges, 100 sont aujourd'hui en arrêt de travail.
"Nous avons aujourd'hui au moins trois collèges en difficulté, à Chinon, Azay-le-Rideau et Sainte-Maure de Touraine, explique M. Judicaël Osmond. Le quart de nos agents est absent à cause de l'épidémie, nous les remplaçons par des contractuels. Au pied levé, il faut remplacer une dame qui s'occupe de l'accueil, un agent d'entretien ou même un chef de cuisine! Depuis près d'un an que cela dure, nos agents sont usés, cela devient insupportable pour eux."
Onze protocoles sanitaires, à quand le prochain?
Après le premier confinement, les 54 collèges publics d'Indre-et-Loire (environ 25 000 collégiens) ont rouvert au mois de mai 2020 avec, déjà, un protocole très strict. Mais au fil de l'évolution de l'épidémie, les mesures exigées sont sans cesse renforcées. Ce qui complique encore la tâche des agents.
"Quand on a repris le 18 mai 2020, il n'y avait que 50% de l'effectif, 6ème et 5ème, avec des salles moins chargées et la restauration qui fonctionnait par demi-groupes, reprend M. Osmond. Aujord'hui on nous demande de prendre encore plus de précautions, mais avec l'ensemble des collégiens, c'est impossible! On vient de nous sortir un 11ème protocole sanitaire, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il arrive un moment où l'on ne sait plus faire..."
C'est probablement sur le volet restauration que la situation est la plus critique. Trouver un chef de cuisine remplaçant en quelques heures relève de la mission impossible.
Dans leur courrier aux chefs d'établissement, les deux élus préviennent : "un de nos agents supplée régulièrement des chefs de cuisine positifs ou cas contact. Il est donc possible que ponctuellement, nous soyons contraints à ne plus avoir la capacité d'assurer le service restauration dans un collège."
Certains de nos restaurants scolaires font jusqu'à 800 repas par jour, comme à Château-Renault ou Amboise. Le protocole sanitaire n'est pas du tout applicable. Que peut-on dire aux parents quand nous sommes censés assurer la sécurité sanitaire des élèves au moment des repas?