No show, menu pour deux : réactions des restaurateurs d'Indre et Loire

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Un été mitigé pour les restaurateurs d’Indre-et-Loire à cause de la météo maussade ©France télévisions

Malgré le retour du beau temps et des températures estivales, la Place Plumereau de Tours, désignée plus belle place de France pour prendre l’apéritif, faisait grise mine début août. Les restaurateurs aussi avec une fréquentation et un chiffre d’affaires en baisse sur le mois de juillet.

Pascal Blaszczyk maître restaurateur dans le Vieux-Tours, a d’autres explications qu’une météo capricieuse pour expliquer la baisse de fréquentation et du chiffre d’affaires de -20 à -30 % selon les restaurants en juillet.

Le secrétaire général de l’UMIH 37 (Union des Métiers de l’Industrie de l’Hôtellerie d’Indre-et-Loire, précise que "la météo, c’est l’arbre qui cache la forêt. Les tour-opérateurs américains et asiatiques ont annulé leurs séjours en France après les manifestations de juin et les émeutes. La baisse du pouvoir d’achat, les hausses du tarif de l’électricité au 1er août et du prix du carburant ont aussi changé les comportements des touristes. Ils viennent un peu moins au restaurant mais surtout ils consomment au minimum."

Une entrée pour deux, un plat pour deux…

Une entrée pour deux, un plat pour deux, un menu pour deux, c’est la solution pour les budgets touchés par l’inflation, pour se faire un petit plaisir. Planches charcuterie/fromages en guise de repas, une entrée ou un plat pour deux, pas de boissons, c’est une tendance constatée par des restaurateurs du Vieux Tours, qui compte plus de 260 bars et restaurants.

Pascal Blaszczyk raconte. "Le week-end dernier, deux personnes se sont installées à la terrasse de mon restaurant et m’ont demandé, non pas un menu mais un plat pour deux. J’ai dit que je ne savais pas comment faire et elles sont parties en maugréant. Au bout d’un moment on doit dire non, ce n’est pas rentable."

On va devoir mettre en place une solution "charger la chaise".Explication : "Vous êtes à deux, vous prenez une table de deux. Il y en a un qui ne mange pas mais il utilise l’eau, les couverts, le pain et il partage le repas. Ce sera le prix du menu commandé et celui qui n’a rien 25 euros."

Pascal Blaszczik confirme que cette pratique existe déjà et commence à se mettre en place tout doucement chez une petite dizaine de restaurateurs en Indre-et-Loire.   

Le représentant de l’UMIH 37 confirme qu’aujourd’hui que la multiplication de ces no show (le fait de réserver une table et de poser un lapin au restaurateur), a changé la donne. "Avant on demandait un acompte ou des arrhes, pour  les groupes, maintenant on commence à intégrer que tout doit être payé avant la prestation. Je ne peux pas donner tort à ceux qui ont déjà mis ça en place car ça commence à gangréner la profession." Il ajoute : "Samedi soir dans mon établissement, j’avais deux tables de quatre personnes réservées et personne n’est venu. Une perte de 15% vu le nombre de places dans mon restaurant." 

On est un peu pris pour les dindons de la farce, la variable d’ajustement et au bout d’un moment y en a marre

Pascal Blaszczik, secrétaire général de l'UMIH d'Indre-et-Loire

Pour lui c’est une accumulation : d’un côté une inflation qui crée une tension économique et de l’autre côté un manque de respect avec le no show. "C’est de plus en plus fréquent et on regarde à mettre en place un système pour se protéger. C’est déjà le cas dans les établissements de luxe. Si vous réservez dans les restaurants étoilés, ils prennent votre empreinte bancaire et si vous ne venez pas, c’est facturé. Dans nos restaurants, si on a du flux, on peut récupérer la perte, remplir les places vides avec les gens qui passent. Mais en ce moment, vu les tensions, ce n’est pas possible."

Malgré le retour du soleil et des touristes du mois d'août, le moral des restaurateurs d'Indre-et-Loire est loin d'être au beau fixe, 

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