Indre-et-Loire en zone rouge : la fac de médecine passe aux cours à distance dès mardi 22 septembre

Suite à la crise du covid-19, les cours de première année de médecine de l'université de Tours se dérouleront à distance à partir du 22 septembre. D'autres départements pourraient également voir l'organisation des cours être changée.

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L'Indre-et-Loire est désormais en zone rouge, suite à la progression du covid-19 dans le département. La faculté de médecine de Tours en a tiré les conclusions en déclarant le passage en cours à distance des étudiants en première année.
 

Des cours à disposition en ligne

En conséquence, le lundi 21 septembre est une "journée sans enseignements", explique l'université sur son site, indiquant qu'à "compter du mardi 22 septembre, les cours seront mis à disposition des étudiants sur CELENE, chaque matin, en fonction du calendrier ENT dans les modules correspondants." "Depuis le mois de juillet, nos équipes pédagogiques, techniques et administratives avaient anticipé ce type d'évolution." Les enseignements dirigés (ED) seront également mis à disposition en ligne à partir du 28 septembre. Seul l'accès au tutorat continuera de se faire en présentiel.

Pour certains enseignants, la formule, qui pourrait être répétée dans d'autres filières alors que certaines sont déjà passées au cours à distance, pose problème. Jean Fabbri, enseignant-chercheur en mathématiques, représentant du syndicat SNESUP-FSU et élu du conseil d'administration de l'université, regrette à la fois un manque de clarté et un manque de moyens.

"Il n'y a pas de moyens informatiques qui permettraient un enseignement à distance dans de bonnes conditions" explique-t-il, citant en exemple des amphi ne disposant pas de micros en état de fonctionnement. Quant aux étudiants, "ils ont besoin de lisibilité sur la manière dont les connaissances vont être acquises et contrôlées, et en l'état actuel rien n'est clair !"
 

"Rester enfermé chez soi sans interacions sociales, c'est pas simple"

Du côté des étudiants, beaucoup sont déjà habitués à ne pas être en présence d'un enseignant. "Sur les 1500 étudiants de la promotion seulement 400 avait le professeur devant eux, le reste regardait la projection en direct dans l’amphithéâtre d’à côté" témoigne Serena*, étudiante en première année. "La seule fois où on avait une réelle interaction avec le professeur c’était durant les encadrements dirigés", qui sont désormais également effectués à distance.

"La qualité des enseignements sera sensiblement la même pour les cours magistraux" estime Blair*, elle aussi étudiante en première année de fac de médecine à Tours.  "Le plus dur finalement c'est le fait de ne plus sortir, aller en amphi ça nous faisait prendre l'air et voir du monde", regrette-t-elle.

"En revanche pour les ED c'est différent, habituellement on est en 'petit' groupe avec un prof pour corriger des exercices, c'est le moment où on pose les questions, où le prof voit a nos visages si oui ou non on a compris la méthode pour résoudre le problème. Là ne pas être en face du prof c'est plus problématique et ça va forcément impacter la qualité des enseignements."

Cependant, certains étudiants "n’avaient pas accès à une très bonne connexion internet ou n’avait pas les outils nécessaires pour pouvoir suivre le cours dans des bonnes conditions" note Serena*, surtout dans le cadre très exigeant de la première année. "Rester enfermé chez soi seule pendant une longue période sans avoir d’interactions sociales n’est pas simple, je connais quelques étudiants l’année dernière qui ont régressé à cause de ce système ou tout simplement abandonné parce que le distanciel ne leur convenait pas."
 

Manque de moyens et de visibilité

Ces incertitudes s'ajoutent par ailleurs aux autres problèmes de l'université française dans son ensemble, en particulier la baisse des moyens financiers. A Tours,  "contre 150 personnels permanents en moins", indique Jean Fabbri, qui regrette également l'équipement insuffisant des locaux universitaires en gel et en masques, ce que dément pour sa part l'institution.

Alors que pour l'instant aucun foyer d'infection n'a été décelé au sein de l'université de Tours, l'apparition de plusieurs clusters dans les facs de Compiègne, Perpignan ou Toulouse laisse planer le doute sur la protection des quelque 30 000 étudiants tourangeaux.
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