En Indre-et-Loire, le conseil départemental refuse de changer les panneaux de limitation en amont des radars, propriétés de l'Etat, et invite les automobilistes qui se feraient flasher à plus de 80 km/h à contester leur verbalisation.
La limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire est entrée en vigueur le 1er juillet mais ne finit pas de faire polémique. Un bras de fer s'annonce entre le conseil départemental d'Indre-et-Loire et la préfecture.
Si le Département prend en charge le remplacement ou la pose de 120 panneaux indiquant la nouvelle réglementation, il ne changera pas les panneaux de limitation de vitesse à 90 km/h en amont des 15 radars automatiques, propriétés de l'Etat. "Ce n’est pas au Département d’intervenir sur injonction de l’Etat mais bien aux services de l’Etat d’assumer les politiques de l’Etat et de les mettre en oeuvre sur son territoire", a indiqué le Département dans un communiqué. Il dénonce un décret tardif et fait dans la précipitation qui n'a laissé que 15 jours aux gestionnaires de voirie pour agir.
Des constats d'huissier mis à disposition
Il est donc possible que des automobilistes se fassent flasher parce qu'ils dépassent les 80 km/h, alors même que le panneau en amont annoncera encore 90 km/h. Les usagers sont alors invités à se retourner contre l'Etat : "Nous mettrons à disposition de tous les malheureux contrevenants une copie du constat d’huissier que nous serons amenés à faire pour leur donner les éléments nécessaires pour contester leur verbalisation."
Le Département se dit toutefois prêt à cacher les panneaux 90 km/h de rappel de vitesse en amont des radars fixes, dans le cas où la préfète réquisitionnerait les services du conseil départemental.
La mesure, expérimentée pendant deux ans, permettrait de sauver 350 à 400 vies par an selon le Gouvernement.