Elle était en fuite depuis sa condamnation en février lors du procès en appel à quatre ans de prison dans l'affaire d'escroquerie et de détournement de fonds publics dite "des mariages chinois de Tours". Lise Han a été interpellée ce mercredi dans l'arrière-pays niçois à 7h du matin.
Originaire de Taïwan, Lise Han avait été condamnée à quatre ans de prison, dont un an avec sursis, par la cour d'appel d'Orléans en février 2018 pour prise illégale d'intérêt, escroquerie et détournement de fonds publics et abus de biens sociaux dans l'affaire des mariages chinois.
En raison de son absence lors du prononcé de l'arrêt de la cour, un mandat d'arrêt avait été délivré contre l'ancienne maîtresse de Jean Germain, l'ex-sénateur-maire socialiste de Tours. Celui-ci s'était suicidé juste avant le début du procès devant le tribunal correctionnel de Tours.
Entre 2007 et 2011, Lise Han organisait des "noces romantiques" pour les touristes chinois dans la région des Châteaux de la Loire. Aux termes de marchés de plusieurs centaines de milliers d'euros conclus entre la mairie de Tours et la société qu'elle avait créée, des couples chinois venaient renouveler leurs voeux devant le maire de la ville, dans le cadre d'un programme touristique.
750.000 euros de marchés publics
Maîtresse à l'époque de Jean Germain, elle avait été embauchée à la mairie pour superviser les échanges avec la Chine en 2008. Même si elle avait alors démissionné de la direction de son entreprise, elle continuait de fait à en tirer les ficelles. Elle aurait ainsi empoché près de 750.000 euros de marchés publics pour l'organisation entre 2008 et 2011 de la célébration de 240 mariages symboliques de couples chinois. Elle percevait en outre son salaire à la mairie de Tours ainsi que 3.000 euros auprès de chaque couple. Jean Germain était poursuivi pour complicité, la justice le soupçonnant malgré ses dénégations d'avoir été au courant de ce tour de passe-passe. Il s'était suicidé le 7 avril 2015, quelques instants avant l'ouverture prévue du procès.