PORTRAIT. La Tourangelle Catherine Barthelemy élue future présidente de l'Académie nationale de médecine

Catherine Barthelemy, médecin pédiatre à plusieurs casquette a été élue, mardi 13 décembre, vice présidente de l’Académie nationale de médecine pour 2023. Un an plus tard, elle deviendra présidente.

Catherine Barthelemy a le triomphe modeste. Lorsque l'on évoque la fierté de devenir présidente de l'Académie nationale de médecine, c'est d'abord de ses "confrères" : "Je suis reconnaissante de leur confiance". 

Six mois de préparation

Cette élection, mardi 13 décembre 2022, au titre de vice-présidente de l'institution ne s'est pas faite en un claquement de doigts : "je m'y suis préparée pendant six mois". Cette place lui donnera accès automatiquement à la présidente de l'Académie pendant un an, en 2024. Ce sont d'abord d'autres membres, qui lui soumettent l'idée de présenter sa candidature, elle prend ensuite le temps de la réflexion, "ce sont de lourdes responsabilités, je devais évaluer ce que je pouvais apporter". 

Dans sa besace, une expérience de cinquante ans, pour améliorer la détection, puis le suivi des enfants atteints d'autisme. Chef de service honoraire au CHU de Tours, elle y a dirigé pendant 20 ans le groupe Inserm "Autisme, Imagerie, Cerveau". 

50 ans de travail pour l'autisme 

"A Tours, les familles ont trouvé un relais, qui ne les a jamais trahies, et ont fait de moi leur porte-parole au plus haut niveau des instances nationales" détaille-t-elle. En 1983, elle co-fonde l'Arapi (Association de professionnels et de familles pour la recherche sur l’autisme et la prévention des inadaptations), qui inclut, pour la première fois, les familles : "ils sont devenus de vrais partenaires". Dans une époque à laquelle l'autisme est officiellement lié à un manque de lien entre l'enfant et sa mère, Catherine Barthelemy réussit à démontrer que c'est en réalité "lié à des troubles du neurodéveloppement". 

Si cette élection est si importante, c'est parce qu'elle permettra à la médecin pédiatre de donner une ligne directrice pour l'année 2024 à l'institution. Parmi ses ambitions, mieux faire connaître l'Académie nationale de médecine : "on est parfois plus connus à l'étranger que chez nous". Comme l'Académie Française, celle de médecine est accessible uniquement sur une élection. "On a chacun un fauteuil à notre nom" explique la future présidente. Là aussi, il faut attendre le décès d'un "titulaire", pour qu'une des 135 places se libère. "On a parfois l'image d'une assemblée de personnes disons, âgées, mais ça change" assure Catherine Barthelemy. 

Selon elle, l'expérience des membres tient toute son importance, dans l'amélioration des techniques, et la recherche actuelle. 

C'est quoi cette Académie ? 

Alors, à quoi sert cette Académie ? Elle est principalement consultative : " l'objectif, c'est de répondre aux questionnements du gouvernement, mais aussi de la société". Représentant toutes les disciplines de la médecine, ses membres peuvent être auditionnés devant les sénateurs ou députés par exemple. Pendant la crise sanitaire "ça été le cas". En ce moment, les sujets de travail tournent autour "du grand âge" et du "suicide assisté", qui sont au cœur de l'actualité.

En 2024, Catherine Barthelemy deviendra la première femme à présider l'Académie nationale de médecine. Un détail qui n'en est pas un pour elle. Parmi la centaine de membres, seules dix son des femmes : "notre assemblée va se modifier dans les années à venir" prédit elle. Avant d'espérer être titulaire, 160 membres sont au rang de "correspondants". Cette année, une vingtaine de femmes l'ont intégré. 

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