Il n'est pas encore pompier mais le voilà déjà décoré d'une médaille : celle de la bravoure et du dévouement. Ce lycéen de 18 ans, qui suit la formation des jeunes sapeurs-pompiers volontaires depuis quatre ans, a ramené une femme à la vie, alors qu'elle faisait un malaise cardiaque en pleine rue.
Ewen se souviendra longtemps du 13 juillet 2024. Le futur pompier volontaire de 18 ans, qui vient à peine de boucler sa formation, a reçu, ce jour-là, une médaille de la bravoure pour avoir sauvé la vie d'une femme de 40 ans alors qu'elle faisait un malaise cardiaque dans une rue de Guichen, en Ille-et-Vilaine.
S'il se dit "fier", il ajoute aussi qu'il ne comprend pas pourquoi cette décoration lui a été remise à lui particulièrement car, souligne-t-il, "les autres collègues la méritent tout autant que moi qui ne suis même pas encore pompier professionnel".
La tête froide
Le jeune garçon, qui entrera en terminale en septembre prochain, déroule, d'une voix posée, l'histoire qui l'a mené à cette médaille. Le 16 mai dernier, alors qu'il accompagne sa petite sœur à l'école, Ewen remarque un attroupement. "J'ai vu cette femme au sol et des gens qui s'agitaient autour d'elle, relate-t-il. Je me suis approché et j'ai très vite compris ce qui se passait".
Il constate l'arrêt cardiaque et entame un massage qui va durer "entre 5 et 10 minutes". Il demande également qu'on lui apporte un défibrillateur. La combinaison des deux permet au cœur de repartir. Et de sauver une vie. "Il faut être rapide et efficace, affirme le lycéen, pour un arrêt cardiaque, tout se joue en quelques minutes".
Durant toute son intervention, Ewen a gardé la tête froide, "j'étais serein et confiant, explique-t-il, je savais quels gestes faire, comment les faire. On se met dans une sorte de bulle dans ces moments-là, pour rester bien concentré".
"Chaque minute compte"
Son père, Daniel, est toujours très ému quand il évoque ce "vrai sauvetage" qu'il voit comme l'aboutissement de quatre ans de formation pour son fils "très investi". "Ce n'est pas donné à tout le monde sauver la vie de quelqu'un" glisse-t-il, de la fierté dans la voix.
Comme le rappelle le président de l'Union départementale des sapeurs-pompiers d'Ille-et-Vilaine, seulement 25 à 30 % de la population en France est formée ou sensibilisée aux gestes de secours. "Les bons réflexes, on ne peut les acquérir que si l'on est formé, assure Lionel Gogdet. On peut suivre une sensibilisation de 2h aux gestes qui sauvent ou une formation complète d'une journée appelée premiers secours citoyens".
Il indique que, dans le cas d'un arrêt du cœur, "chaque minute compte. On estime que l'on perd 10 % de chances de survie pour chaque minute passée sans action". D'où l'importance de savoir pratiquer un massage cardiaque, en attendant l'arrivée des secours.
Ewen, lui, n'a plus aucun doute sur le métier qu'il souhaite exercer. "Je veux être pompier" sourit-il.
(Avec Séverine Breton)
