Deux semaines après les propos prêtés à Frédéric Augis par le maire de Fondettes Cédric de Oliveira, l'indignation de la communauté portugaise est toujours palpable. L'affaire a même dépassé les frontières. Paulo Pisco, député socialiste portugais, s'adresse au président des LR, Éric Ciotti.
"Sale portugais". La phrase, attribuée à Frédéric Augis par le maire de Fondettes, Cédric de Oliveira, secoue depuis deux semaines le monde politique tourangeau. Mais au-delà des frontières, on s'indigne également de l'attaque xénophobe proférée par le président (LR) de la métropole de Tours contre le maire (divers droite) de Fondettes, Cédric de Oliveira. C'est le cas du député socialiste Paulo Pisco, représentant les Portugais d'Europe au sein de l'Assemblée de la République portugaise. Il est également vice-président du groupe parlementaire d'amitié entre les deux pays. Le député socialiste a écrit une lettre ouverte, qu'il rend public ce samedi (22 avril). Il adresse son courrier à Eric Ciotti, président des Républicains, à Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée nationale ainsi qu'à Christine Pirès Beaune, présidente du groupe d'amitié France-Portugal au Palais Bourbon.
France 3 CVDL : Pourquoi avez-vous écrit cette lettre ouverte ?
Paulo Pisco : Ces propos racistes et xénophobes sont inacceptables, d’un point de vue humain. Et aussi si on tient compte des relations très particulières entre le Portugal et la France. Elles n’ont pas commencé que dans les années 60 et 70 mais elles remontent à la première guerre mondiale, avec la participation de 55 000 soldats dans le corps expéditionnaire portugais. La présence portugaise en France est importante. Et il y a de plus en plus de Français au Portugal…
Ce genre de propos empêche la cohésion de nos sociétés. Au contraire, ça crée une tension qui est complètement gratuite et qui n’a aucun sens. Les gens doivent être respectés, surtout par ceux qui doivent donner l’exemple dans leur comportement. Les élus ont des responsabilités particulières quand on pense aux valeurs de la république, de l’inclusion, de la tolérance, du vivre ensemble, de respect des règles élémentaires de la démocratie.
France 3 CVDL : Les propos vous ont-ils choqué ?
P.P. : Oui, ça m’a choqué. Quand on entend dire « sale portugais », peu importe le nom de la personne ni ses fonctions, tout ceux qui sont portugais ou descendants de Portugais sont atteints dans leur dignité et dans leur honorabilité.
France 3 CVDL : Demandez-vous des sanctions contre Frédéric Augis au parti Les Républicains ?
P.P. : Non. Ma première intention, c’était de manifester ma solidarité envers Cédric de Oliviera et envers tous les Portugais et les Franco-portugais. Ce genre de propos n’a pas sa place dans notre société. […] Un élu qui offense d’une façon tellement gratuite un autre élu, un serviteur de la République, n’est pas à la hauteur de ses fonctions.
France 3 CVDL : Appelez-vous à sa démission ?
P.P. : Je ne le dis pas. En ayant ce genre de propos, il n’est pas à la hauteur de ces fonctions d’élu représentant des citoyens de cette région.