Le maire de Fondettes, Cédric de Oliveira, accuse le président de la Métropole de Tours de lui avoir adressé une insulte raciste le 4 avril dernier.
Les faits se sont déroulés le mardi 4 avril à l'issue du conseil métropolitain. Alors que le moment est aux petits fours et au verre de Chinon, Frédéric Augis s'énerve en petit comité devant une poignée de témoins.
Le président (Les Républicains) de la métropole de Tours aurait adressé plusieurs reproches à Cédric de Oliveira. Parmi les griefs : le fait que le maire de Fondettes (divers droite), et 9e Vice-Président de Tours Métropole délégué aux équipements culturels et à la communication, refuse de rejoindre le groupe majorité à la métropole.
Cédric de Oliveira est surpris et tente de comprendre. C'est alors que Frédéric Augis aurait commencé à s'énerver "tu n'es qu'un VP (NDLR : Vice-Président)", aurait-il dit. Le différend ne se serait pas arrêté là : Cédric de Oliveira tente de se défendre mais Frédéric Augis serait allé encore plus loin : "tu n'es qu'un sale Portugais". Une attaque, une insulte prononcée devant plusieurs témoins dont le maire de Berthenay, la maire de Villandry, le maire de Rochecorbon et un DGA, un Directeur Général Adjoint des Services.
Un "propos raciste" et "profondément offensant"
Dans un courrier adressé à Frédéric Augis et que France 3 s'est procurée ce 13 avril, Cédric de Oliveira raconte la scène de son point de vue, reprochant au président de la Métropole son "emportement", qui "relève d'une réelle brutalité". Quant à l'insulte qui a clos la conversation, le maire de Fondettes déplore une "parole indigne", mais n'a pas porté plainte, même s'il menace "d'en aviser immédiatement le Procureur de la République" si cela venait à se reproduire.
Ce type de propos raciste est profondément offensant et ne doit trouver sa place dans aucun débat et à aucun moment, d'autant plus lorsqu'ils sont prononcés entre élus de la République et dans l'enceinte d'un établissement républicain comme l'est le siège de la Métropole.
Cédric de OliveiraLettre adressée à Frédéric Augis
Quant aux élus qui ont assisté à la scène, ils refusaient toujours de commenter l'échange vif. "Je n'entrerai pas dans ce genre de polémique" lance l'un d'eux. Un élu confirme avoir assisté à la scène, au début de l'altercation mais "n'a pas entendu l'insulte". Quant au maire de Fondettes, il n'a souhaité répondre à nos demandes d'interview.
Au cours des jours suivants, peu d'élus joints par France 3 ont confirmé l'incident, et encore moins ont voulu le commenter. En coulisses, certains évoquent "une 2e affaire de la gifle", seulement trois mois après le renoncement du précédent président de la Métropole, Wilfried Schwartz, à se pourvoir en cassation après avoir été condamné en appel pour une gifle infligée à son ancien directeur de cabinet
Pas dépôt de plainte mais un signalement
En plus de cette lettre ouverte, Cédric de Oliveira a déposé une lettre de signalement à la préfecture mardi 11 avril, soit une semaine après les faits. Dans le prolongement de ce dépôt, un entretien téléphonique aurait eu lieu entre lui et le préfet, Patrice Latron. Contacté, le service de presse a répondu qu'il ne ferait "aucun commentaire sur cette affaire".
Sollicité le 12 avril, Frédéric Augis n'a pas répondu à nos demandes d'interview.