Une dizaine de militants de Sortir du nucléaire-Touraine et de Greenpeace Tours se sont réunis ce lundi 26 avril place Jean Jaurès à Tours pour commémorer les 35 ans de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. L'occasion pour eux de dénoncer un mode de production qu'ils jugent dangereux et polluant.
"Tchernobyl se trouve dans ma propre maison. Il est dans l’être le plus cher pour moi, dans mon fils qui est né au printemps 1987… Il est malade." Ces quelques mots de l'écrivaine biélorusse Svetlana Alexievitch, tirés de son livre La supplication. Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse (1997), ont résonné telle une déflagration à Tours ce lundi 26 avril. Après un premier rassemblement ce matin devant la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire), une dizaine de bénévoles de Sortir du nucléaire-Touraine et de Greenpeace Tours se sont réunis cet après-midi place Jean Jaurès pour commémorer la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine), survenue il y a 35 ans, le 26 avril 1986.
Cette nuit-là, à 1h23, un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl, située à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, explosait au cours d’un test de sûreté. Cette combustion dispersa dans l'air une immense quantité de matières radioactives qui contaminèrent l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie mais également une bonne partie de l’Europe de l'Ouest, dont la France. Si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne reconnaît aujourd’hui que 16 000 décès liés à cette catastrophe, Greenpeace en dénombre quant à elle près de 100 000.
"Contrairement à ce que certaines autorités, politiques ou médicales affirment, les radiations de Tchernobyl ont tué et continuent de tuer. Aujourd'hui encore, des enfants, des adolescents et des femmes enceintes contaminés par les radionucléides présents dans les sols développent des cancers, des malformations et des insuffisances respiratoires, dénonce Françoise, membre de Sortir du nucléaire-Touraine. Il faut absolument stopper l'industrie nucléaire et produire autrement."
Des archives du KGB aux victimes irradiées, une autre histoire de Tchernobyl https://t.co/Zc2z6pQ3Py via @Reporterre
— Sortir du nucléaire (@sdnfr) April 26, 2021
"Produire autrement", la France en est capable selon Fabrizio, référent nucléaire pour Greenpeace Tours : "Ce n'est qu'une question de volonté, martèle-t-il. Les études le montrent, nous n'avons pas besoin du nucléaire pour produire de l'électricité et les énergies vertes ne sont pas intermittentes."
Au-delà des traditionnelles énergies renouvelables (solaires, éoliennes, hydrauliques), le militant appelle le gouvernement à agir dans le domaine du bâtiment et à mettre fin au plus vite aux "passoires thermiques", ces logements considérés comme excessivement énergivores.