Un prêtre retraité de 77 ans a été mis en examen ce jeudi 25 avril pour viols et agressions sexuelles. Selon la procureure de la République de Tours, les faits reprochés n'auraient pas été commis en Indre-et-Loire.
Un prêtre retraité a été mis en examen jeudi par une juge d'instruction de Tours pour "viols par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction" sur deux femmes adultes côtoyées à l'occasion de son ministère. Le prêtre de 77 ans est également mis en examen pour "agression sexuelle par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction", sur une troisième femme adulte, côtoyée également dans son ministère, a précisé à l'AFP Catherine Sorita-Minard, procureure de la République à Tours.
Les faits se seraient produits sur une longue période, "entre 2008 et 2017", notamment à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et à Bordeaux, a indiqué la procureure de la République.
Placé sous contrôle judiciaire
Le prêtre, né en 1947 à Pau et à la retraite, est domicilié en Indre-et-Loire. Il a été placé sous contrôle judiciaire. Selon nos confères de Sud-Ouest, le prêtre appartiendrait à la Communauté de l'Emmanuel, de même que les victimes, des religieuses. Sollicité par l'AFP, le diocèse de Bordeaux n'a pas souhaité s'exprimer sur cette affaire.
L'avocat du prêtre, Me Charles Dufranc, a estimé auprès de l'AFP que "la qualification de viols est complètement hallucinante".
"Il s'agit d'une procédure singulière qui concerne des relations entre personnes majeures consacrées par l'Eglise catholique, ayant fait voeux de chasteté des deux côtés. Ce sont donc des relations coupables au sein de l'Eglise, mêmes si consenties"
Maître Charles Dufranc à l'AFP
Selon lui : "Ce sont des faits qui ne sont pas sexuels. Il s'agirait de massages, bisous sur la joue ou une prise dans les bras. En tant que prêtre catholique, c'est évident qu'il a commis des fautes parce qu'il a eu un comportement qui n'est pas acceptable par l'Église. Il a eu une sanction de la part de l'Église catholique et il a purgé cette sanction. Mais la loi pénale laïque ne punit pas ce type de comportement (...) Ce dossier n'existerait pas si cet homme n'était pas prêtre catholique, on ne reprocherait jamais à un citoyen ordinaire ce qu'on lui reproche à lui", a ajouté l'avocat.
La communauté de l'Emmanuel, selon son site internet :"rassemble des laïcs (mariés, célibataires, consacrés dans le célibat) et des prêtres, qui vivent au cœur du monde et se mettent ensemble au service de la mission de l'Église catholique par l'adoration, la compassion et l'évangélisation".