Dans la région Centre-Val de Loire, un supermarché coopératif a fermé début février à Olivet dans le Loiret. À Tours, un établissement du même genre, "Le Troglo", fête ses un an. L'occasion de comprendre comment ce modèle économique, qui repose sur des coopérateurs acheteurs, peut tenir sur le long terme.
Les supermarchés coopératifs fleurissent un petit peu partout en France. Le principe est simple : de simples citoyens s'associent pour gérer et diriger le magasin. Depuis un an, Patricia Coutelle fait partie des adhérents du Troglo. À l'ouverture, elle a acheté pour 100 euros de parts sociales à la coopérative et vient travailler bénévolement trois heures par mois.
"C'est avant tout une aventure avec des valeurs communes, et beaucoup de produits locaux. C'est aussi un lieu de partage", témoigne-t-elle. Les produits vendus dans ces supermarchés sont des produits frais, plus proches du producteur. Au Troglo, en plus des trois heures mensuelles de travail obligatoire, les adhérents s'engagent à venir y faire leurs courses.
Un geste citoyen naturel pour Nicolas Largeau, qui fréquente l'enseigne : "On a vu les agriculteurs avec la crise et les problèmes des chaînes d'approvisionnement. Ici, on a des produits plus justes pour les producteurs et les consommateurs."
Trouver l'équilibre
Pour autant, l'équilibre financier n'est pas simple à trouver. Pour l'atteindre, le magasin doit générer 75 000 euros de chiffre d'affaires par mois. Pour le moment, le compte n'y est pas mais Arnaud Didier, salarié chargé des commandes et de l'approvisionnement, loue des améliorations : "On est en train de progresser, on avait 40 000 euros en fin d'année, on est à 68 000 euros {...} Il faut d'autres coopérateurs pour payer les charges, l'électricité et les salaires des deux salariés permanents", explique-t-il.
Pour attirer de nouveaux coopérateurs, le Troglo, situé sur le boulevard Louis XI à Tours, a dû s'adapter et changer ses conditions d'accès. "On est passé de 10 parts sociales à une part, ce qui permet à plus de gens de s'investir avec nous", estime la présidente Judith Galteau.
400 coopérateurs supplémentaires à trouver
Aujourd'hui, le supermarché compte environ 600 coopérateurs. Pour que le modèle économique soit pérenne, il en faudrait 400 supplémentaires.