Les deux clients de cette avocate ont retrouvé la vidéo de leur agression sur une page Instagram. Après avoir fait supprimée la publication, l'avocate entend bien faire fermer le compte.
Des vidéos d'altercations en pleine rue, des jeunes qui posent en faisant des doigts d'honneur : c'est ce que l'on retrouve sur ce compte Instagram, suivi par 114 personnes. Maître Laura Izemmour, avocate au barreau de Tours, veut le faire fermer car elle est en charge de la défense de deux victimes d'agression, originaires de Jouè-les-Tours, survenue le 6 février dernier. Ses clients, mineurs, ont vu la vidéo de leur agression sur cette page, où ils étaient facilement reconnaissables. "Mes clients faisaient tranquillement les boutiques ce samedi après-midi là. Ils ont été pris à partie totalement gratuitement et ont été filmés en train de se faire frapper et raqueter. Sur la vidéo, l'un avait le visage en sang et s'est jeté dans le Cher, l'autre est retenu par la capuche".
Les agresseurs ont été placé en garde à vue ce mardi 16 février. L'avocate signale alors la vidéo à plusieurs reprises. Après plusieurs réponses automatiques envoyées par Instagram, elle finit par être supprimée. "Impossible de joindre directement Instagram France à ce sujet. Je ne sais même pas si la vidéo a été retirée par les propriétaires du compte ou par le réseau social lui-même".
Le procureur est aussi impuissant que l'avocate face à Instagram
Depuis, Maître Laura Izemmour demande aux familles de ces clients de signaler "en masse" cette page afin qu'elle soit supprimée. Le procureur de la République de Tours, Grégoire Dulin, a été informé de l'affaire et à procéder à la même opération sur la plateforme Pharos. "Lui non plus ne parvient pas à rentrer en contact avec Instagram France" selon l'avocate.
Pour l'heure, les 4 agresseurs, tous mineurs, ont été présentés devant le juge des enfants ce jeudi 18 février. Ils ont par la suite été placés en foyer, trois d'entre eux hors du département. "Aujourd'hui la vidéo n'est plus en ligne donc mes clients sont rassurés. Nous sommes unanimes : si la sienne est supprimée, celles des autres doivent l'être aussi".