Une loi de 2022 oblige les petites communes à renommer les rues qui parcourent les lieux-dits, parfois labyrinthiques pour secours et facteurs. En Indre-et-Loire, des villages ont déjà sauté le pas.
Finies les escapades à travers la campagne pour trouver le bon numéro. Au 1er juin 2024, toutes les communes de moins de 2 000 habitants devront avoir nommé et numéroter toutes les rues de leurs lieux-dits. Dixit la loi "Différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification", ou 3DS, de 2022.
Un travail qui peut paraître anodin, mais qui part d'un constat simple : même en connaissant une adresse, il est parfois bien difficile de la trouver. Comme à Cravant-les-Coteaux, dans le Sud Touraine. "Avant, on avait 1 rue du Puy, et 1,5 km plus loin, il y a un hameau qui s'appelle Le Puy, raconte Jean Pessereau, habitant du village. Les GPS, 1 rue du Puy, ils ne connaissaient pas. Combien de livreurs se retrouvaient à tourner dans Le Puy et à nous téléphoner..."
Désormais, il habite au 1 rue du Stade. "C'est la rue qui mène au stade, on a fait très simple, au plus simple, plein de bon sens et de logique", assure Christophe Baudry, le maire de Cravant-les-Coteaux. En tout, 92 rues ont été renommées sur le territoire de la commune, et 450 renumérotées. Mais "comme les gens y sont attachés", la municipalité a laissé les habitants intégrer leur lieu-dit dans leur adresse, ajoute Philippe Villemaine, adjoint chargé de l'urbanisme.
Des minutes précieuses
La rue de la Forêt a ainsi remplacé cinq noms de hameaux différents, qui s'enchaînaient sur une même voie. "C'est très compliqué pour les secours et les facteurs de retrouver les habitants", note l'élu. Désormais, "on a une suite de numéros clairs".
Bruno Basile habitait, auparavant, "au 5 et mon voisin au 6, sans cohérence entre les numéros pairs et impairs". Et puis "c'était l'intégralité du hameau qui était concerné, donc il fallait chercher le 1, le 2, le 3, le 10, etc." Désormais, "je suis au 2 et mon voisin au 4, et seule la rue est concernée, c'est beaucoup plus clair".
Pour les secours, "ça permet de s'engager sur le bon lieu dès l'appel, et de gagner des minutes précieuses", confirme la capitaine Hélène Sabourin, du groupement ouest des sapeurs-pompiers d'Indre-et-Loire.
Coût de l'opération pour Cravant-les-Coteaux : plus de 20 000 euros. En Indre-et-Loire, 116 communes n'ont pas encore répondu à cette obligation.
