Lors de l'interview accordée par le chef de l'État à TF1 et France 2 ce 22 mars à 13h, Emmanuel Macron a comparé les manifestations aux mouvement violents qui ont secoué le Brésil et les États-Unis. Réponse et ambiance dans les rues de Châteauroux.
Les manifestations contre la réforme des retraites se suivent et se ressemblent à Châteauroux, les manifestants sont toujours calmes, déterminés et plutôt du genre respectueux de la chose publique.
Pourtant, avant le départ du cortège, un terme, sorti de la bouche présidentielle hier, ne passe pas du tout : celui de "factieux" pour désigner les manifestants. Ou, selon le Larousse : "Qui fomente des troubles contre le pouvoir établi".
Eux, qui, par milliers, acceptent de perdre de l’argent et descendent dans les rues comme rarement dans l’histoire du Berry, de 4 à 8000 personnes à chaque manifestation depuis le début du mouvement. Les jeunes sont de plus en plus nombreux. Des lycéens, souvent, qui apprennent, sur le tas, les règles du défilé, un responsable les a gentiment invités à se placer derrière la banderole de l’Intersyndicale, qui une fois encore affiche une exceptionnelle unité.
"Macron, c'est quelqu'un qui sait redonner de l'énergie aux syndicalistes !"
Au lendemain de l’intervention télévisée du Président de la République, le secrétaire général de la CFDT 36, Philippe Bonnet, ironise et remercie Emmanuel Macron : “On ne s’est jamais senti aussi bien qu’aujourd’hui, on est en pleine forme, ça nous a reboosté, vraiment, c'est quelqu’un qui sait redonner de l’énergie aux syndicalistes”.
Florent Garcia, son collègue de FO d’ajouter : “Malgré le temps pluvieux, on est tous en feu, il nous a mis en feu”.
Une mobilisation bien accueillie
Entre les rassemblements, les syndicalistes organisent des actions, des blocages, autour de Châteauroux, ils s’étonnent d’être aussi bien accueillis et encouragés par la population.
Aujourd’hui, les milliers de manifestants de Châteauroux se sont permis un écart. Le cortège a quitté le parcours prévu pour traverser la galerie marchande d’un hypermarché et envahir l’esplanade de la Banque de France, sans aucun débordement, mais comme pour signaler aux services de police et à l’état que les “factieux” qui n’en étaient pas pourraient le devenir.