Vendredi 25 janvier, le tribunal administratif de Limoges (Haute-Vienne) s'est prononcé : la maternité du Blanc à Châteauroux dans l'Indre restera fermée. Les habitants de la commune sont toujours en colère
La maternité du Blanc reste fermée
Le tribunal administratif de Limoges (Haute-Vienne) en a décidé ainsi vendredi 25 janvier : la maternité du Blanc (Indre) dont la fermeture, actée en 2018, suscite une forte mobilisation depuis maintenant sept ans, restera fermée. La justice administrative, saisie en référé, devait se prononcer sur la légalité de l'arrêté de l'Agence régionale de Santé (ARS) Centre-Val de Loire, du 25 octobre 2018, qui validait la décision du centre hospitalier de Châteauroux de suspendre l'activité gynécologie-obstétrique sur le site du Blanc. Le juge des référés a estimé qu'aucun des arguments développés par les opposants à la fermeture ne permettait de créer "un doute sérieux sur la légalité" de l'arrêté, et en conséquence a considéré que les requérants n'étaient "pas fondés à demander" sa suspension.Une décision dramatique pour le territoire selon la maire Annick Gombert
"Cette décision est dramatique pour le territoire", a déploré la maire socialiste du Blanc Annick Gombert.Nous savions que c'était un risque, mais nous sommes très déçus ! On a vraiment l'impression que, quoi qu'on ait pu dire dans ce contexte de fermeture à tout va en France en ce moment, le tribunal ne voulait pas faire une jurisprudence, a estimé l'élue.
Le tribunal administratif doit maintenant se prononcer sur le fond du dossier
Pour autant, le combat sur le terrain administratif n'est pas terminé. La même juridiction doit aussi se prononcer ultérieurement sur le fond du dossier. Les opposants entendent ainsi demander l'annulation pure et simple de l'arrêté actant la fin des accouchements au Blanc. La mairie du Blanc, le comité de défense des usagers du site, la communauté de communes Brenne Val de Creuse, le parc naturel régional de la Brenne et quelques particuliers se retrouveront face à l'ARS et l'hôpital de Châteauroux, pour confronter leurs arguments, à une date qui n'a pas encore été fixée. Leurs avocats, Me Philippe Herrmann et Me Daniel Guiet, ont dénoncé la disparition d'un service public de santé, et les "conséquences désastreuses" pour les 6.500 habitants de la commune, et les 60.000 du bassin de vie.
Nous allons démontrer qu'il y a danger pour les femmes. Car ce qui est mis en place en substitution ne fonctionne pas. Une requête a été déposée en ce sens. Il faut maintenant attendre que la procédure suive son cours, a affirmé la maire
du Blanc.
"Nous sommes en colère. Le tribunal ne justifie rien. Il rappelle nos arguments avant de conclure qu'il n'y a pas de doute sérieux, ce que nous contestons", a déclaré Laurent Moreau, un membre du collectif de défense, qui accuse la direction de l'hôpital d'avoir "organisé la pénurie pour ensuite s'appuyer dessus".
"Ce sont des pompiers pyromanes. Nous allons poursuivre nos actions contre la fusion entre l'hôpital de Châteauroux et du Blanc en janvier 2017. Depuis cette fusion, rien ne va plus en termes de management", a dénoncé cet agriculteur, qui
est porte-parole du collectif.