Châteauroux : bientôt des téléphones fixes en cellule au centre pénitentiaire du Craquelin

Dans le cadre d'un plan national, les 318 cellules du centre pénitentiaire du Craquelin seront équipées de téléphones fixes en cellule. 

"Partant du bilan particulièrement positif, tant en ce qui concerne l'amélioration des conditions de travail du personnel, que l'amélioration des conditions de vie des détenus, on peut être quand même très optimiste."


Pour Pascal Vion, directeur interrégional des services pénitentiaires, l'initiative ne présente que des avantages. D'ici un peu plus de deux ans, 50 000 cellules d'établissements pénitentiaires en France seront équipées de leur propre téléphone fixe. Le centre de détention de Montmédy, et la maison d'arrêt Paris La Santé ont été les premiers à tenter l'expérience. 

Pour le centre pénitentiaire du Craquelin, l'initiative devrait se concrétiser cette année, selon la nouvelle cheffe d'établissement Séverine Dupart, bien que le calendrier n'ait pas encore été arrêté. Alors que l'établissement ne propose pour l'instant que 20 cabines téléphoniques, 318 cellules seront, à terme, équipées.
 

Un double bénéfice


Pascal Vion détaille les bénéfices constatés dans les centres pionniers. "C'est d'abord une amélioration pour le personnel, qui n'a plus à gérer l'accès aux cabines de téléphone qui sont aujourd'hui dans les coursives et les cours de promenade. Ça allège considérablement la charge de travail, en limitant les déplacements."

Pour les détenus, c'est une possibilité de communiquer plus souvent, et dans de meilleures conditions, avec leurs familles. "Dans le dispositif actuel, il y a des horaires de journée, à des moments où les familles ne sont pas forcément disponibles. Ce nouveau dispositif permet aux détenus de contacter leur famille en soirée, ce qui est beaucoup plus commode. Ça a également un impact sur la prévention des suicides, nous travaillons beaucoup là-dessus."

Contrairement à ce qui a été souvent avancé, "la téléphonie fixe en cellule n'a pas pour objectif de lutter contre l'entrée des téléphones portables en prison, qui est une infraction pénale." Cependant, en proposant une alternative pour relier les détenus à leurs familles, le responsable espère constater un impact positif. 


Coût, surveillance, confort : désarmorcer les polémiques 


Pas d'inquiétude à avoir sur la sécurité : toutes les communications seront enregistrées, et écoutées, à l'exception de celles avec les avocats, le défenseur des droits, ou la contrôleure générale des lieux de privation de liberté. Pas plus de polémique au niveau du coût. Le système tombe dans un entre deux de manière à ne pas faire peser l'initiative sur le contribuable, mais en permettant un accès égalitaire au service pour les détenus. 

"Les communications téléphoniques auront un coût, qui va assurer la rémunération du concessionnaire, assure Pascal Vion. Et par rapport au système actuel, le prix diminue de façon importante. Pour une communication vers un fixe, un détenu va payer 0.08 centimes d'euros, -35%, et vers un portable c'est 0.18euros, -40%"

Lorsque la mesure avait été annoncée, en 2018, la polémique des "prisons 5 étoiles" avait également ressurgi. Un débat que Pascal Vion préfère écarter. "Ce débat est vieux comme le monde. Le pénitentiaire est un service public : nous avons une mission qui est de prendre en charge les personnes qui nous sont confiées par la Justice, les garder dans les meilleures conditions possibles, les accompagner et préparer leur sortie, puisque la prison ne dure qu'un temps. Il y a l'après, nous sommes aussi attendus là-dessus.".


 
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