La pose de la première pierre sur le site des 100 000 chemises à Châteauroux marque le renouveau de cette vaste friche industrielle, qui devrait accueillir à l'horizon 2022 des logements sociaux, des boutiques, une maison médicale et des bureaux en plein coeur de ville.
C'est parti pour trente neuf mois de travaux. Le temps nécessaire pour transformer les 13 000 m2 du site situé en ville à Châteauroux, en un quartier moderne et intergénérationel.
L'emplacement de l'ancienne usine des 100 000 chemises a été entièrement déconstruit, excepté les plus anciens bâtiments en façade sur la rue de Strasbourg. Préservés, parce qu'inscrits à l'inventaire des Monuments historiques, ils serviront à accueillir une maison de santé médicale et des locaux commerciaux.
Un bâtiment destiné à la Mutualité française, 64 logements seront construits ou réhabilités. Originalité du projet : un tiers de la surface totale sera entièrement végétalisée et une rue sera créée pour permettre aux riverains de s'approprier le lieu.
Un chantier en trois phases
Le coût global des travaux est estimé à 10,5 millions d'euros. Le chantier devrait donc s'étaler jusqu'en 2022. La phase de déconstruction, achevée en Mars 2018 a coûté à elle seule 310 000 euros . Il faut dire que le site industriel possédait plusieurs bâtiments.
Une histoire industrielle très riche
L'entreprise de chemiserie a été créée sur le site en 1876 par Maurice Schwab. Cette entreprise flambant neuve permet alors à l'industriel de devenir l'un des principaux industriels du secteur dans l'Indre. 400 employés y travaillent. Ils passeront à 700 en 1914. Des travaux d'agrandissement réalisés dans les années 30 permettront à l'entreprise de se développer encore. En 1953 elle sort du cadre familial.Elle connaîtra alors, comme l'ensemble du secteur, les difficultés du textile, un domaine très concurrentiel. En 1993, l'OPACH (l'office Public de l'habitat de l'aménagement et de la construction) acquiert le site qu'il loue à l'entreprise "100 000 chemises" jusqu'à sa fermeture, sa liquidation et sa disparition . C'était en 2004.
Avant de détruire ces bâtiments chargés d'histoire industrielle, l'OPACH avait organisé une visite destinée à recueillir la mémoire vivante du lieu, avant d'en faire un livre de témoignages dont la sortie est prévue au Printemps 2019. Nous avions suivi cette journée et recueilli divers témoignages.
Un nouveau quartier
L'ambition affichée des promoteurs est de faire de cette réhabilitation une réussite architecturale et humaine. 23 appartements seront mis en location, principalement des T2 et des T3. 41 maisons individuelles offrant de nombreux profils (personnes seules, couples, familles) viendront compléter cette offre. Pour répondre aux demandes de l'Architecte des Bâtiments de France, tout sera fait pour respecter architecturalement la mémoire industrielle du lieu.