L’affaire était très attendue par les prévenus et les victimes. Dix-neuf personnes devaient comparaitre, ce lundi 8 janvier, devant le tribunal correctionnel de Châteauroux pour des faits de maltraitances et de travail dissimulé. Mais le procès a été reporté à l'automne prochain. Le magistrat qui devait présider l'audience n'a pas eu le temps de la préparer.
Le procès devait durer cinq jours au tribunal de Châteauroux dans l'Indre. Dix-neuf personnes devaient comparaitre pour, entre autres, des faits de maltraitance sur des enfants et pour du travail dissimulé. Mais l'affaire a été reportée, ce lundi 8 janvier. Le président du tribunal l’a annoncé dès l'ouverture de l'audience.
Je ne pensais pas que ses mots sortiraient de ma bouche, mais je suis obligé de reconnaitre que le tribunal n'est pas en état de juger. Je n’ai pas eu le temps de finaliser le dossier,
s'est justifié Christophe Geoffroy, président du tribunal
Le magistrat estime que le calendrier judiciaire de Châteauroux en 2023 a été "un vrai feu d'artifice".
Ce renvoi, pour un motif exceptionnel, est symptomatique. "Ça démontre l’incurie de la justice de province. On a un manque de magistrats. Je connais le président qui a l’habitude de prendre les présidences de la chambre correctionnelle. Il est mis "à toutes les sauces". Il est au bord de la rupture !", explique Maître Alban Briziou, l'un des quinze avocats qui devaient participer au procès.
Attendre dix mois de plus
Le procès a été renvoyé au 14 octobre prochain. Un nouveau délai pour une affaire qui remonte déjà aux années 2010. Entre 2010 et 2017, des jeunes de l’Aide sociale à l’enfance originaires du Nord sont envoyés dans des familles d'accueil sans agrément, qui habitent dans la Creuse, dans le Limousin et dans l'Indre, à Mouhet. Selon la Nouvelle République, deux associations font le lien entre l'ASE, l'aide sociale à l'enfance et les familles. Là-bas, les enfants auraient subi des sévices, des maltraitances ainsi que des violences.