Gratuité des transports en commun : Châteauroux est encore la seule agglomération de la région à la proposer

En Centre-Val de Loire, Châteauroux est toujours la seule agglomération à porposer un réseau entièrement gratuit. D'après un rapport du Sénat paru en septembre dernier, la gratuité totale ne peut pas être proposée dans toutes les villes. 

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"Ce n'est pas applicable partout" : C’est avec un recul de près de 20 ans sur la gratuité totale des transports en commun que Gil Avérous maire de la ville de Châteauroux et président de Châteauroux Métropole, dresse ce constat. "C’est au cas par cas", ajoute-t-il. La gratuité avait été mise en place en 2001 par son prédécesseur. Sur ce point, son constat est le même que celui du rapport du Sénat intitulé "Gratuité des transports collectifs : fausse bonne idée ou révolution écologique et sociale des mobilités ?" paru en septembre dernier dans lequel on peut lire : "La question de la mobilité constitue une préoccupation essentielle pour tous les Français mais elle se pose de manière différente selon les territoires".

En période pré-électorale, la question est au cœur des réflexions. Pour Olivier Carré, président de l'agglomération d'Orléans, il est prématuré de dire si la gratuité fera partie des objectifs de campagne mais il admet que "c'est un sujet qui mérite d'être étudié".
 

Un bilan global mitigé

Du côté des associations citoyennes, certaines font de la gratuité totale des transports une question essentielle notamment en terme d'urgence climatique quand d'autres ne l’incluent pas dans les priorités, la jugeant moins importante que la nourriture et le logement par exemple. Les associations d'usagers y seraient elles, d’après le rapport, farouchement opposées et plus en faveur d'une gratuité "pour ceux qui en ont besoin".  Tout comme la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), la majorité des usagers interrogés préfèrent une amélioration de l’offre de transports (davantage de lignes par exemple) mais payante qu'une gratuité totale. 
D’un point de vue écologique, l’efficacité ne serait pas non plus prouvée : "Certains observateurs insistent sur le report modal de la voiture, d’autres sur l’échec relatif résultant du report des modes actifs, notamment du vélo, pour le bus."


L'offre et la demande

"Le critère, pour passer à la gratuité, c'est l'utilisation", explique Gil Avérous. Comme Châteauroux, 29 communes en France ont fait le choix de la gratuité totale. "Si la population a déjà l'habitude de prendre le bus, ce n'est pas la peine d'en faire plus", explique le maire castelroussin. En fait, il faudrait que les transports soient sous-utilisés pour y penser. Les 29 villes qui y sont passées avaient en effet cette spécificité commune. D’autre part, ce sont pour la plupart des petites agglomérations (moins de 200 000 habitants) qui n'ont pas de transports lourds (Tram, trains et métro), mais seulement des bus. 

Ce qu’on ne compte pas dans la gratuité, c’est le coût évité à ceux qui se rendent au centre-ville,
- Gil Avérous, maire de Châteauroux et président de l'agglomération

A Châteauroux, le nombre d’utilisateurs est passé de 1 500 000 utilisateurs en 2001 à 5 400 000 en 2018. Le nombre de kilomètres parcourus a lui aussi sensiblement augmenté. En tout, les transports coûtent donc 50 000 de plus chaque année qu'avant le passage à la gratuité, un chiffre finalement assez faible rapporté à l'ensemble des frais dépensés par une agglomération.

"C’est un choix politique", affirme Gil Avérous qui note, en plus de l'augmentation du nombre d'utilisateurs, d'autres avantages non quantifiables. Parmi eux, la diminution des incivilités : comme il n'y plus de fraude ni de maniement d’argent "les relations sont plus détendues". D'autre part, l’accès au centre-ville est facilité. 


Remplacer les frais de billetterie

Pour proposer un réseau de transport entièrement gratuit "il faut avoir les capacités financières", explique le président de l'agglomération Châteauroux Métropole. Or, pour les villes qui disposent de transports lourds, il serait difficile de remplacer les frais de billetterie par d'autres recettes. Châteauroux, elle, a réussi à rentabiliser ce passage grâce à l'augmentation du versement transport (une contribution versée par les entreprises). La ville a perdu 400 000 euros de frais de billetterie lors du passage à la gratuité mais a pu en gagner 100 000 qui étaient autrefois versés aux contrôleurs ainsi que 300 000 euros grâce à l’augmentation de ces fameux versements transport.

Pour les villes qui disposent de transports lourds, souvent surutilisés, la question est donc plus compliqué. D’après le rapport,  "la ville de Paris a ainsi conclu à la difficulté de mettre en œuvre la gratuité totale des transports collectifs dans un contexte de quasi-saturation du réseau existant". Les réflexions ont toutefois poussé la ville à rendre les transports gratuits pour les moins de 11 ans depuis la rentrée 2019. Malgré tout, d’après le rapport du Sénat, "de nouvelles pistes restent à explorer, comme la taxation des plus-values immobilières liées aux infrastructures de transport."

Difficile donc de faire un bilan global sur tout le territoire français. Un seul avantage est indéniable : la simplicité. Pour les usagers, il n'y plus aucune démarche à faire pour monter dans le bus. Mais en résumé, le rapport nous indique que "plus nombreux sont les exemples de collectivités dont les réflexions s’orientent vers la gratuité solidaire, à l’instar de ce qui existe déjà, par exemple, à Strasbourg".
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