Armindo Ferreira, ex-joueur de Châteauroux et finaliste de la Coupe de France face au PSG se remémore des meilleurs moments de cette exceptionnelle épopée et évoque le 32ème de finale à venir ce vendredi 6 janvier.
La carrière d'Armindo Ferreira, ex milieu de terrain de la Berrichonne, c'est 343 matchs de Ligue 2, 24 matchs de Coupe de France, un match de coupe de l'UEFA et désormais une fonction de directeur du centre de formation de Châteauroux. Pour France 3, il se confie sur le parcours exceptionnel de la Berri en Coupe de France en 2004. Il parle aussi du 32ème de finale à venir face aux stars parisiennes.
Qu'est-ce qu'on ressent quand on sait qu'on peut remporter la Coupe de France ?
Armando Feirreira : Ce sont des moments exceptionnels. Lorsqu'on est footballeur, on rêve toujours d'instants où va faire des finales comme lorsqu'on est jeune et que l'on rêve de devenir professionnel, de faire la Ligue des Champions, de gagner une Coupe du monde.
Ce rêve s'est réalisé en 2004 où avec un collectif énorme, on a réussi à faire un parcours en Coupe de France qui nous a amené à jouer cette finale au stade de France devant 78 000 spectateurs face au PSG.
Le moment le plus fort en quart de finale face à Monaco ?
AF : Ils avaient comme entraîneur Didier Deschamps. Monaco gagnait tout, en championnat, en Ligue des Champions, ils étaient premiers partout. Ils avaient gagné contre le Real Madrid 7-2, c'était un truc de fou ! Lorsqu'on a eu le tirage on s'est dit : on va aller là-bas et l'aventure se terminera.
En fin de compte, on a saisi notre chance, on a marqué notre seul but par Djibril Sidibé... puis on a fermé la boutique. On a été tous solidaires et gagné ce match avec un collectif énorme et toute une ville derrière nous.
Pour la demi-finale, on espérait forcément jouer Dijon à la maison. De l'autre côté, il y avait PSG-Nantes. Il y avait donc des chances de pouvoir être en coupe d'Europe l'année d'après [Le vainqueur de la Coupe de France se qualifie en coupe de l'UEFA et le finaliste se qualifiait pour un tour préliminaire NdR]. On était tous euphoriques de jouer une demi-finale de Coupe de France à la maison devant notre public, avec la perspective de la finale.
Qu'est-ce que ça fait de sentir toute une ville derrière soi ?
Quand je fais un feedback sur ce qu'il s'est passé, c'est le meilleur moment.
Quand vous rentrez sur le terrain, vous avez l'impression qu'il ne peut rien vous arriver. On a gagné le match avec le 12ème homme berrichon. J'espère que d'autres groupes de la Berrichonne transporteront toute une ville, tout un département comme ça, derrière une équipe. C'était exceptionnel !
Armindo Ferreira, ex-joueur de Châteauroux
Cette notion de groupe était présente avec un mélange d'anciens et jeunes nouveaux. À Chantilly, juste avant la finale, Monsieur Laporte et Monsieur Denisot étaient venus nous faire un discours. Monsieur Denisot était un personnage exceptionnel pour tout le groupe. En veille de match, lorsqu'on est rentré dans ce stade de France vide, c'était choquant. Ce sont des moments magiques, particuliers dans mon cœur. Lorsque vous vivez une aventure comme ça, vous êtes liés à la Berrichonne à vie.
Quelle était l'importance du staff, des coachs ?
Le staff présent nous a fait gagner ces matchs. Ils nous ont préparés tactiquement à ce qu'on est tout de maitrisé. Denis Mérigot, Philippe Bretaud, Eric Leroy, ce staff a fait que l'on a réussi de belles performances, surtout contre Monaco et tactiquement contre le PSG.
Ce qu'on avait mis en place face au PSG les avait fait déjouer, on avait fait jeu égal. Les images du but de Pauleta sont ancrés dans notre tête et resteront gravés dans notre mémoire. On a fait ce parcours grâce à ce groupe, au public, une ville et un département derrière nous, on l'a fait pour ces gens là.
20 000 supporters berrichons étaient montés à Paris, la moitié de Châteauroux était au stade de France !
Armindo Ferreira, ex-joueur de Châteauroux
Je me rappelle d'être entré dans le stade avec sur ce côté gauche tout le coin berrichon. Je suis originaire de Niort, deux bus étaient venus exprès pour ce match. À l'époque, on était fiers de ce qu'on avait réalisé.
Comment vous voyez ce 32ème de finale face au PSG ?
Les joueurs savent comment faire, je n'ai rien à leur apprendre. Sur un match, tout est possible. Une petite équipe peut gagner contre l'ogre parisien. Ça va être du 11 contre 11, tout est faisable. Je suis sûr que notre équipe d'aujourd'hui peut le faire, il y a des joueurs de qualité dans cette équipe.
Pour moi on a nos chances, c'est du 49-51 si on joue avec nos vraies valeurs et qualités. Tout est jouable. Avec un stade qui va être plein, je vois un peu ce qu'il s'est passé contre Dijon, nos joueurs vont être transcendés, on va bien défendre, tactiquement on va être juste.
On ne sait jamais ce qu'il peut se passer dans le football. Je sais qu'on va faire un grand match et que ça peut booster notre deuxième partie de saison.
Armindo Ferreira, ex-joueur de Châteauroux
Peut-être que ce match va faire que tout va basculer et qu'on va titiller les premières places en National. Le championnat est encore long, il reste 18 journées, tout est possible."
Propos recueilli par Vincent Billy