Les Jeux Olympiques de Paris 2024 approchent. France 3 Centre-Val de Loire fait le point sur l'accessibilité des épreuves de tirs sportifs à Châteaurouxs. Ville hôte de la première épreuve des Jeux, à partir du 27 juillet 2024.
Dans 300 jours, Châteauroux sera au centre de l'attention du monde entier. Les Castelroussins accueilleront la première épreuve de tir sportif du 27 juillet au 5 août 2023. Comment cette ville de l'Indre de 19,04 km2 va-t-elle pouvoir accueillir l'organisation, les sportifs, leurs staffs et les visiteurs ? Et comment pourra-t-elle accueillir tous les publics, notamment les personnes en situation de handicap ?
Des normes d'accessibilité revues
D'abord, le stand de tir de Châteauroux construit en 2017, a dû se plier aux exigences de l'organisation de Paris 2024 pour pouvoir accueillir les milliers de visiteurs. Par exemple, les gravillons sur le plateau ont été retirés, des rampes ont été modifiées ou des portes ont été élargies. "C'est de l'ajustement qui représente une certaine quantité non négligeable. Tout ça doit être prêt pour fin octobre", date de passages des commissions de sécurité, affirme Alain Joly, vice-président du centre de tir de Châteauroux.
On doit se mettre en conformité aux plans administratifs. Depuis trois ans, les normes ont vraiment changé, c'est plus contraint. C'est un bon point que tout le monde puisse circuler du mieux possible.
Alain Joly, vice président du centre de tir de Châteauroux.
Les travaux ont déjà commencé et au total, "c'est plus de 500 000€" de coût. Un montant qui correspond au coût total des travaux en cours, dont ceux alloués à l'accessibilité. Ensuite, "on donnera les clés du stand à Paris 2024 au mois de juin 2024. On a donc une grande marge de manœuvre mais on souhaite que ce soit terminé le plus tôt possible", assure Alain Joly.
Patrice Giordano, directeur territorial des actions associatives de l'APF France Handicap, note la bonne accessibilité du Centre de Tir et apporte quelques nuances : "À l'intérieur du centre de tir, il y a quelques détails sur lesquels l'ancienne direction était très attentive, notamment sur les portes battantes qui se refermaient sur des personnes en mobilité réduite". Il porte une interrogation sur "le cheminement" global qui va s'organiser pour se rendre au stand de tir. Que ce soit au départ de la gare ou des hôtels.
Le stand de tir en pleins travaux mais justement, quelle est la situation dans les transports en communs castelroussins ? Tout d'abord, la gare de Châteauroux a effectué d'importants travaux d'accessibilité en juillet 2021 avec notamment l'ajout de deux ascenseurs.
"Le trajet pour se rendre de la gare au pôle d'échange Voltaire qui sera LE point de rencontre pour pouvoir se rendre sur le site des Jeux Olympiques est accessible. L'ensemble des quais est accessible", assure Alexandre Flon, directeur de secteur du Centre-Val de Loire chez le Groupe Keolis.
"Châteauroux Métropole prévoit un renfort de bus sur la ligne 5 qui dessert le CNTS", continue-t-il. Des travaux sont à prévoir sur les "points d'arrêt existants ou à créer de manière à ce qu'ils soient accessibles" et tous les bus sont d'ores et déjà équipés de rampes PMR. Ces rampes pliables permettent d'accueillir des personnes à mobilité réduite.
Des aménagements à prévoir
Alexandre Flon rappelle aussi le service "handibus" où les deux véhicules "permettent de faire du point à point sur l'ensemble du territoire de Châteauroux Métropole" sera disponible au moment des Jeux. Selon lui, "60% des 500 points d'arrêts sont accessibles" dans la ville de Châteauroux. Un travail sur les voiries de Châteauroux est aussi prévu, notamment sur la hauteur des trottoirs ou concernant les bandes podotactiles pour les personnes malvoyantes.
Pour les deux membres de AFP France Handicap, il reste du travail. "La flotte de bus (handibus) est insuffisante et les modalités de réservations ne sont pas toujours simples. Le délai de réservation du bus est un peu contraignant dans l'autonomie". Concernant les voiries, Eric Van Der Voort observe des différences. "Quand on va dans la ville nouvelle, ça va mais dans la vieille ville c'est compliqué". Son collègue Patrice Giordano complète : "Les pistes cyclables pour le vélo permettent une accessibilité universelle pour les poussettes et les personnes en fauteuils, on bénéficie de l'accessibilité faite pour les autres".
Des lieux rénovés mais pas accessibles
Mais ce n'est pas toujours le cas, en témoigne le changement de surface de la rue de la Poste en Centre-Ville. "Elle était sur des surfaces très accessibles et ils (la municipalité) en ont fait des pavés pour le cœur historique. Sur cette rue piétonne, on a demandé à ce qu’il y ait entre 1 et 1,50m sans pavés mais l'architecte du bâtiment de France nous a dit non", témoigne le directeur territorial des actions associatives de l'APF France Handicap, preuve que le chemin reste encore long.
Élargir les trottoirs sans poteaux au milieu
Un constat que ne partage pas vraiment Franck Morvan, secrétaire du comité départemental handisport de l'Indre. "Il y a beaucoup de choses de faites. Il y a des bandes podotactiles au niveau des passages cloutés, c'est très bien, assez efficace et ça sert à tout le monde". Non voyant, il insiste aussi sur la nécessité "d'élargir les trottoirs et de ne pas avoir de poteaux en plein milieu", pouvant rendre la circulation difficile.
Le secrétaire du comité départemental handisport de l'Indre mais aussi kinésithérapeute à l'hôpital d'Issoudun met le doigt sur un autre point. L'accès aux toilettes publiques, peu nombreuses et peu accessibles."Il faut qu'il y ait des toilettes publiques adaptées, nombreuses et faciles à repérer. Les gens n'ont pas à payer pour ça ou d'aller dans un bistrot et où ce ne sera pas toujours accessible", admet-il.
Pour autant, l'association APF France Handicap espère évidemment pouvoir assister aux Jeux Olympiques qui débuteront donc dans 300 jours.