Le Premier ministre Jean Castex s'est rendu dans la préfecture de l'Indre ce 12 avril pour mener la campagne d'entre-deux-tours d'Emmanuel Macron. Un choix symbolique qui ne doit rien au hasard.
Le chef du gouvernement n'aura pas perdu de temps. Deux jours après l'arrivée au second tour du président sortant Emmanuel Macron et de la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen, le Premier ministre Jean Castex était en visite à Châteauroux ce mardi 12 avril, en présence du maire de Châteauroux Gil Avérous (LR) et du député LREM et ancien UMP François Jolivet.
Un appel du pied à la droite Macron-compatible
Malgré le discret charme castelroussin, cette venue ministérielle ne doit rien au hasard ni au beau temps, mais elle recouvre un double enjeu. D'abord : celui de remobiliser, à quinze jours du second tour, un électorat qui a largement privilégié Emmanuel Macron (28,77%) devant Jean-Luc Mélenchon (23,93%) et Marine Le Pen (20,81%). L'occasion aussi de mettre en avant la petite commune de Villedieu-sur-Indre, dont le maire n'est autre que le directeur de cabinet de Gil Avérous, et qui a profité du programme gouvernemental "Petites villes de demain" pour son développement.
L'autre raison de la visite de Jean Castex est peut-être à chercher du côté des récentes décisions du maire de Châteauroux, également président de la communauté d'agglomération et jusqu'ici président du comité des maires LR. Le 11 avril, l'édile a en effet quitté cette fonction au sein du parti Les Républicains pour marquer son opposition à la direction du parti, qui n'appelle pas clairement à voter pour Emmanuel Macron face à la candidate d'extrême-droite.
"Il y a un vrai risque que Marine Le Pen soit élue dans 15 jours" a déclaré Gil Avérous, invité par France 3 Centre-Val de Loire ce 11 avril. "On a toujours, au RPR, à l'UMP et à LR été opposés aux thèses d'extrême-droite, ça doit continuer à nous guider."
À Châteauroux, les appels du pieds de Jean Castex sont donc peut-être à interpréter comme un signe aux autres élus et électeurs de droite Macron-compatible. "Le 24 avril, c'est le destin de la France qui se noue. C'est notre devoir de ressouder ces territoires. Notre pays a besoin d'être rassemblé", a déclaré le Premier ministre, qui n'a pas manqué de saluer les "positions extrêmement claires et courageuses" du maire de Châteauroux.