Séquestrée, battue, extorquée : une jeune femme de Châteauroux a vécu l'enfer

Une jeune femme originaire de Châteauroux a survécu à une séquestration de plusieurs semaines dans l'Hérault. Au mois de novembre, elle avait été retrouvée au bord d'une route du Var par un cycliste. Cinq personnes ont été interpellées et mises en examen.

Elle a failli y laisser la vie. Une jeune femme de 19 ans originaire de Châteauroux a été découverte inconsciente le 2 novembre au bord du Canal du Midi à Vias, dans le Var. Dévêtue, en état d'hypothermie, le visage tuméfié, elle vient d'échapper à un calvaire qui aurait pu lui coûter la vie, comme le révèle ce 6 mars le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland.
 

Un calvaire de plusieurs mois

Souffrant d'importantes difficultés financières et familiales, la jeune femme avait quitté Châteauroux au cours de l'été 2019, selon les investigations des gendarmes de la brigade de recherche de Montpellier. Elle a rejoint dans l'Hérault un homme de 22 ans rencontré sur les réseaux sociaux. Très vite, leurs relations se dégradent et les violences débutent à l'encontre de la jeune femme.
 

A partir du mois de septembre 2019, il l’aurait maltraitée, enfermée dans un cagibi cadenassé, attachée, bâillonnée, régulièrement battue, vivant dans un état de saleté permanent, privée d’aliments et de soins et même parfois forcée à manger des excréments de chats. Il l’aurait également obligée à lui reverser ses prestations sociales, notamment pour s’acheter des jeux vidéos.
Raphaël Balland, procureur de la République de Béziers


Dans le même logement habite aussi le frère du suspect, âgé de 24 ans, également suspecté de violences contre la jeune femme. Un autre frère plus âgé, ainsi que leur mère et son compagnon, habitent non loin et sont suspectés par les gendarmes d'avoir eu "connaissance de la situation, mais sans chercher à y mettre un terme".
 

Une famille de cinq personnes arrêtée

Le 1er novembre, après de nouveaux coups mettant sa vie en danger, la victime est extraite du logement par la mère de famille et le cadet. Bien que la jeune femme soit "agonisante" selon le procureur, ils ne l'emmènent pas à l'hôpital. "Ils la transportaient alors en véhicule pour l’abandonner, de nuit, à l’endroit de sa découverte par le cycliste le lendemain matin. Le troisième frère de 25 ans aurait appris cet abandon de la victime sans prévenir les secours." Elle ne sortira du coma que le 9 novembre, une semaine après son hospitalisation.

Le 24 février, les cinq membres de la famille ont été placés en garde à vue et déférés au tribunal de grande instance de Béziers. Les deux frères de 22 et 24 ans ont été mis en examen pour "séquestration en vue de faciliter des actes de torture et de barbarie et des extorsions des moyens de paiement" de la victime. Leur mère et son compagnon, pour leur part, sont accusés "d’abstention volontaire d'empêcher un crime", la mère étant également mise en examen du chef de "modification de l'état des lieux d'un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité". Tous les quatre ont été placés en détention provisoire.

 

La survivante toujours hospitalisée


Le troisième frère, celui âgé de 25 ans, a également été mis en examen du chef  "d’abstention volontaire d'empêcher un crime ou un délit contre l'intégrité des personnes", et placé sous contrôle judiciaire, d'après le procureur de la République de Béziers.

La victime, quant à elle, est toujours hospitalisée dans un centre de rééducation. "Son état psychologique n’a toujours pas permis de l’entendre sur sa version des faits." Les deux principaux prévenus encourent jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
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