Une femme décède au cours d'une anesthésie à la clinique de Châteauroux, sa famille porte plainte

En octobre 2022, Eva est hospitalisée à la clinique de Châteauroux pour y subir une opération de chirurgie bariatrique. Elle décède dès l'anesthésie. Sa famille a déposé plainte.

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Eva, 29 ans, devait avoir recours à une sleeve, une opération qui consiste à réduire de deux-tiers le volume de l'estomac dans l'objectif de perdre du poids. Elle est hospitalisée le 9 octobre 2022 pour une opération planifiée le lendemain, mais rien ne se passe comme prévu. Avant même l'intervention, au cours de l'anesthésie, Eva montre des signes de détresse respiratoire.

"Elle avait mis le père de ses filles comme personne de confiance à contacter. C'est lui qui m'a appelée vers 10h20 pour me dire qu'il y avait un problème, que ça faisait une heure et demie qu'ils essayaient de la réanimer," raconte Ysabel, la mère d'Eva. Elle se rend immédiatement à la clinique où le chirurgien qui devait opérer sa fille lui annonce son décès survenu avant l'opération, au moment de l'anesthésie.

"Savoir ce qu'il s'est passé"

A la peine immense succède l'incompréhension. D'autant que "Sept mois avant, au mois de mars, elle s'est fait opérer du cœur à Tours et ça s'est très bien passé", relate Ysabel, qui a décidé de déposer plainte contre la clinique. "Ce que veut la famille, ce n'est pas de l'argent", détaille Me Julio Odetti, son avocat. "Ce qu'elle veut, c'est savoir ce qu'il s'est passé. Est-ce que c’est une mort naturelle ? Eva a-t-elle eu un problème cardiaque? Une crise d'asthme? Donc un problème qui n’a aucun lien avec une erreur médicale. Ou y a-t 'il eu une faute médicale, évidement involontaire?"

Contacté, le directeur de la clinique Saint-François s'est dit "dévasté" lorsqu'il a appris le décès de la jeune femme. "J’ai 40 ans de vie professionnelle, je n'ai jamais été confronté à ça. Donc quand j'ai appris qu'on avait eu un décès au bloc opératoire avant même que l'on opère, j'étais effondré." Alain Carrié considère la plainte déposée par la famille comme "normale". "Mettez-vous un seul instant à leur place. Ce n'est pas possible, ce n'est pas acceptable. Je les ai reçus plusieurs fois après et vraiment je les ai encouragés à faire tout ce qui leur serait nécessaire pour enclencher un processus de deuil."

La clinique "n'a rien relevé comme manquement évident" 

Y a-t-il eu faute? "Je suis incapable de répondre à cette question", répond le directeur. "La seule certitude que l'on a, c'est que c'est un accident d'anesthésie". La Clinique a bien organisé une revue de morbidité et de mortalité (RMM), une analyse collective au cours de laquelle est passée en revue l'incident. "J'ai demandé à un médecin conseil indépendant de venir animer cette réunion pour qu'on soit dans la plus grande neutralité possible. Et on n'a rien relevé comme manquement évident qui a conduit au décès de cette jeune femme", relate Alain Carrié. 

Les accidents d'anesthésie sont extrêmement rares mais ce n'est pas zéro.

Alain Carrié, directeur de la clinique Saint-François / Elsan de Châteauroux

Le Tribunal de Châteauroux a ordonné en février dernier une expertise médicale confiée à un professeur du CHU de Tours.  Aucune autopsie n'ayant été pratiquée, l'enquête se fera d'abord sur les éléments du dossier avant d'envisager, si nécessaire, d'exhumer le corps d'Eva.

Une procédure à laquelle n'est pas opposée la famille, décidée à aller jusqu'au bout. Ysabel a même écrit au Procureur de la République en ce sens. "On m'a arraché mon bébé. Elle avait deux petites filles. Elle avait plein de projets. Elle voulait ouvrir un centre pour les autistes car sa plus jeune fille est atteinte de ce trouble", explique-t-elle très émue. "Je me bats pour moi, pour sa sœur, son frère et ses deux petites filles. Le deuil, on ne le fait pas. On n'y arrivera pas tant qu'on ne saura  pas ce qu'il s'est passé."

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