C’est une immense déception. La boxeuse berrichonne qui devait faire sa rentrée ce samedi, lors de la soirée "les Princes du ring" à la halle Monconseil de Tours se retrouve sans adversaire. Testée positive au covid, celle-ci vient de déclarer forfait. Un contretemps regrettable pour celle dont l’ambition affichée est de faire un championnat d’Europe.
Victoire Piteau comptait donc être à l’affiche des "Princes du ring", samedi 12 décembre qui est en quelque sorte la soirée annuelle de référence du monde de la boxe tourangelle. Pour goûter de nouveau au combat sur le ring, dont les boxeurs sont privés à cause du covid. Même s’il ne s’agissait pas d’un combat à enjeux, Victoire et ses deux entraîneurs étaient impatients de ce retour.
Et les frayeurs liées à l’aggravation de la situation sanitaire que son père et entraîneur, Sébastien Piteau, ressentait se sont malheureusement confirmées. L’adversaire de Victoire, positive au covid, ne pourra pas l’affronter, dans ce qui n’était qu’un match sans enjeu sportif, mais que la boxeuse espérait, après cinq mois sans combat sur un ring.
Une jeune carrière bien remplie
Doit-on encore présenter Victoire Piteau. Cette jeune boxeuse de 22 ans a l’ambition précoce. Tombée dans la boxe anglaise dès son plus jeune âge, sur les traces de son père, fou de ce sport et président de club, elle affiche un sérieux palmarès. En 2020, elle remettait sur le ring sa ceinture de championne de France, qu’elle remportait de nouveau dans la catégorie super légère.
Et l’année suivante, en pleine épidémie, elle décroche son premier titre international en catégorie légère, contre la Serbe Sara Marjanovic, qui affichait deux fois plus de combats. Un combat sans public, pour cause de pandémie, mais sur son terrain, à la salle omnisports de Saint Maur. La ceinture WBC Francophone à peine gagnée, Victoire déclarait : "Je suis vraiment heureuse d’avoir ramené ce titre. J’ai d’autres objectifs en tête, comme un championnat d’Europe, même un championnat du monde, mais pour l’instant je vais savourer cette victoire et pour le reste on verra après".
Entraînement intensif malgré la pandémie
Vive et agile sur le ring, Victoire suit un entraînement de championne. Pas question pour elle de relâcher ses efforts. Outre son entraîneur de père, elle travaille aussi avec le tourangeau Nedjid El Baja, depuis que la crise sanitaire l’a obligée à se mettre en retrait de la Team Monaco Boxe qu’elle avait intégrée, mais qui est en sommeil. "Victoire reste licenciée à Monaco, Laurent Puons est toujours là en tant que conseiller technique, mais la team est en sommeil, tant que le covid fera la loi" précise Sébastien Piteau.
Malgré tout, il faut penser à l’avenir, même s’il est quasiment impossible de poser des dates sur le calendrier 2022, dans ce contexte sanitaire.
Vers un championnat d’Europe
Que peut-on souhaiter à la famille Piteau pour 2022 ? La réponse est simple. Disputer un championnat d’Europe sur ses terres en Berry, si possible. Mais tous savent que rien n’est vraiment acquis en ces temps difficiles. Pourtant précise son père, Victoire a l’envergure pour ça. "A l’EBU (l’European Boxing Union) Victoire est numéro3, à la WBA (World Boxing Association) et la WBC (World Boxing Council) elle est classée en 8è position". Un classement prestigieux qui logiquement peut lui ouvrir la porte des plus grandes compétitions. Alors le clan reste quand même optimiste "Même si on aimerait boxer davantage, je pars du principe qu’on n’a pas trop à se plaindre, je connais beaucoup de gens qui n’ont pas boxé depuis deux ans. Il y a un type que je connais, qui demain sur Canal+ fait un titre mondial. Il n’a pas boxé depuis décembre 2019, et il monte sur le ring demain. C’est certainement l’un des boxeurs les plus médiatiques de France, avec un très gros bagage et un gros palmarès, et il ne boxe pas non plus" nous explique Sébastien Piteau.
Derrière tout cela, bien sûr, des histoires d’argent. Les règles de la boxe professionnelle sont ainsi faites, plus un boxeur est de haut niveau, moins il trouve d’adversaires à sa portée, et plus monter un combat coûte cher. Aussi, en raison de tous les aléas résultant du covid, les combats en France se font rares. Mais il garde un objectif en tête "l’ambition, ce serait de disputer un championnat d’Europe avant l’été 2022, les qualités sportives de Victoire ne sont pas à remettre en question, c’est juste une question d’argent, est-ce qu’on va avoir les moyens".
Tout dépend aujourd’hui de la persistance de la pandémie qui brouille les cartes dans tous les pays. Mais le clan Piteau reste confiant. Victoire retournera bientôt sur le ring.