Pendant 32 ans, Vanik Berberian s’est consacré à défendre les territoires ruraux, au niveau local en tant qu'édile, mais aussi au niveau national en tant que président de l’association des maires ruraux de France et instigateur du Grand débat lors de la crise des Gilets jaunes.
Les réactions se multiplient au lendemain de l’annonce de la mort de Vanik Berberian, maire de Gargilesse-Dampierre (Indre) et ancien président de l’association des maires ruraux de France (AMRF).
De Jean Castex à Marine Le Pen, en passant par François Bayrou, les hommages sur Twitter saluent tous son engagement pour les territoires ruraux.
Dans un communiqué, Emmanuel Macron "salue un homme politique qui s'est consacré corps et âme à sa commune et à la défense de la ruralité". Lors de la crise des Gilets jaunes, "il joua un rôle essentiel pour notre démocratie, en contribuant à renouer le dialogue".
Décès de #VanikBerberian : dans un communiqué #EmmanuelMacron rend hommage à l'ancien président des @Maires_Ruraux. "Il avait fait de la défense de la ruralité son étendard" et "avait contribué à inventer les formes" du #GrandDebat, "il fut un grand conciliateur",dit le président pic.twitter.com/UhXxH4ylaG
— Bastien Scordia (@Bas_scordia) March 10, 2021
Marc Fesneau, plus proche, brosse l’image d’une personne au regard "malicieux" mais combattant "déterminé pour une ruralité fière d’elle-même".
Vanik s’en est allé. De notre première rencontre, à celle émouvante, il y a 15 jours, à l’hôpital, je n’oublie rien.
— Marc Fesneau (@MFesneau) March 9, 2021
De ses combats déterminés pour une ruralité fière d’elle même ou pour son deuxième pays, l’Arménie. De son regard, jusqu’au bout, malicieux. Lui dire...merci. pic.twitter.com/30I2xHAfen
Né à Paris, d'origine arménienne
Pourtant, il est né à Paris le 20 septembre 1965. D’après un portrait diffusé dans Le Courrier des maires, ses racines sont multiples : allemandes, suisses, prussiennes… Mais ce sont celles d’Arménie qui sont mises en avant et qu'il défend tout au long de sa vie.
A l’origine éducateur spécialisé, Vanik Berberian s’installe dans le Berry au début des années 80. Un choix logique lorsqu’on sait qu’il a obtenu un diplôme d’études supérieures économiques, option gestion des collectivités locales.
En 1989, il devient maire de sa petite commune de Gargilesse-Dampierre (environ 300 habitants) dans l'Indre, faute de candidat.
Affilié à aucun parti
Quelques années plus tard, en 1998, l’édile s’engage encore plus pour son territoire, jusqu’à devenir président de l’Association des maires ruraux de l’Indre. En 2008, Vanik Berberian prend une envergure nationale en devenant président de l'AMRF.
Proche de François Bayrou pour qui, en signe de soutien, il s’encarte au Modem en 2007, le maire de Gargilesse-Dampierre a souvent revendiqué depuis 2010 n’appartenir à aucun parti.
En 2014, il se présente aux élections sénatoriales. Malgré ses 25 années à la tête de Gargilesse-Dampierre, ses 19 années comme président de l'Association des maires ruraux de l'Indre et de ses six années comme président de l'AMRF, il ne récolte que 34,59 % des voix au second tour, et n’est pas élu.
Instigateur du Grand débat
Quatre ans plus tard, face au mouvement des Gilets jaunes lancé en novembre 2018, Vanik Berberian décide avec d’autres maires ruraux de recueillir la parole des citoyens lors de l'opération "Mairie ouverte" pendant les weekends de décembre 2018.
Cette opération donne naissance aux cahiers de doléances et de propositions remis aux préfets et au président de la République, qui ont ensuite conduit au Grand débat et à l'agenda rural. A ce titre, Emmanuel Macron avait d’ailleurs remis la légion d’honneur fin 2019 à l’édile de Gargilesse-Dampierre
Début 2020, des problèmes de santé le forcent à quitter son poste de président de l’AMRF après 13 ans à la tête de l'association. Attaché à Gargilesse, il s’est cependant représenté en 2020 et a été réélu maire. Il a aussi été reconduit président des maires ruraux de l’Indre en octobre dernier.