A la fois ancestral et moderne, le musée Saint-Roch d'Issoudun, dans l'Indre, expose aussi bien des objets néolithiques que des œuvres contemporaines. De quoi rêver tout en s'instruisant.
L’architecture du musée est à l’image des trésors qu’il renferme : ancestrale et moderne. C’est un condensé de l’histoire de l’humanité. Ses collections vont du Néolithique aux œuvres contemporaines, qu’on retrouve dans les expositions temporaires, mais aussi dans le parc de sculptures, sa dernière réalisation.
Un musée bicéphale
Commençons la visite. On entre au musée par sa partie contemporaine, un bâtiment moderne signé de l’architecte Pierre Colboc et réalisé en deux temps : 2002 et 2007. Il permet au visiteur de découvrir la richesse de ses propositions avec trois grandes salles d’exposition temporaire.
Il y a d'abord un cabinet de gravures, puis on passe à des salles consacrées à deux donations exceptionnelles présentant les arts extra-européens : celle de la Congrégation des missionnaires de la basilique du Sacré Cœur d’Issoudun et celle des artistes Cécile Reims et Fred Deux. Avant de rejoindre la dernière grande salle consacrée à des expositions longues, on passe immanquablement devant le salon reconstitué de l’artiste Léonor Fini. Tous ses bibelots, ses meubles, le sol même proviennent de son appartement parisien. Ne manquent que ceux qui le fréquentaient !
Depuis le grand hall d’accueil, nous allons rejoindre les magnifiques bâtiments de l’Hospice Saint-Roch, qui jouxtent la partie contemporaine. L’ancien Hôtel-Dieu, reconstruit au XVe siècle sur l’emplacement du bâtiment du XIIe abrite une collection de mobilier de pharmacie des XVIIe et XVIIIe siècle, ainsi qu’une collection lapidaire du 8e au 15e siècles, sans oublier les deux magnifiques sculptures monumentales représentant l’arbre de Jessé dans la chapelle du XVe siècle. Dans cet ensemble, nous remarquerons l’apothicairerie du XVIIe siècle et ses 379 pots en faïence de Nevers dans son mobilier d’origine.
Deux expos temporaires jusqu'au 19 septembre
Retour au présent pour parler de ce que le musée propose cet été. Arrêtons-nous un instant pour admirer l’exposition temporaire consacrée au peintre, sculpteur et graveur espagnol Antoni Clavé (1913-2005). Anne Gresy-Aveline, chargée de médiation du musée, nous explique : "Quand on a inauguré le Parc [de sculptures NdlR] l’année dernière, on a présenté une de ses œuvres, et c’est comme ça que le contact s’est fait avec ceux qui gèrent son œuvre, et qu’on nous a proposé de faire une exposition. On avait déjà présenté un de ses cartons pour une exposition consacrée à la tapisserie… on connaissait cet artiste, on apprécie beaucoup son travail."
Jusqu’au 19 septembre les visiteurs pourront donc découvrir 38 œuvres de l’artiste, pour la plupart de grands formats réalisées entre 1960 et 2002. Certaines œuvres, venant de collections privées, n’avaient jamais été exposées. Elles permettent de mieux appréhender le goût d’Antoni Clavé pour "la matière, ses altérations, ses érosions" ainsi que le précise la présentation de son exposition. Œuvres sur panneau et sur toile, mais aussi des tapisseries-assemblages, des boîtes-objets, et des sculptures originales en bois, employant tous les matériaux qu’ils affectionnaient.
L’autre exposition temporaire est consacrée à Christine Crozat, une artiste franco- suisse née en 1952. "Il se trouve que c’est une artiste que nous connaissons depuis de nombreuses années, dans notre fonds, nous avions fait l’acquisition de porte-folio de lithographies qu’elle avait réalisé, avions eu l’occasion de les présenter lors d’expositions collectives consacrées à la gravure", explique Anne Gresy-Aveline. En collaboration avec le Domaine de Kerguéhennec (Morbihan), qui expose une partie de son œuvre, Saint-Roch accueille jusqu’au 19 septembre 70 œuvres, avec la particularité d’en trouver également dans la partie ancienne du musée.
Les animations
Le musée organise toute l’année des animations diverses. En direction des jeunes et des adultes. Le programme estival, s’il est maintenu, doit aujourd’hui se plier aux nouvelles règles sanitaires. Et c’est d’ailleurs une des préoccupations des visiteurs. "Les demandes viennent quand on fait des activités, on a commencé les mardis de l’été, et c’est vrai que beaucoup de gens ont appelé pour savoir si le passe sanitaire serait demandé." Concernant d’éventuelles répercussions sur la fréquentation, les premiers chiffres sont plutôt encourageants. 1782 personnes sont venues en juillet 2021 contre 1608 en juillet 2020. Et pour les 9 premiers jours d’août, la tendance se confirme : 584 visites contre 514 en 2020. Quant aux ateliers organisés, ils sont déjà tous complets.
Deux manifestations en plein air.
Pour ceux qui n’ont pas de pass sanitaires, les deux prochaines animations en plein air leur sont ouvertes. Ils devront juste se munir de masques.
La première a lieu ce mardi 10 août dans le jardin du musée dans le cadre des "Mardis de l’été". Le duo Menguy Bérenguer, deux musiciens bretons, offriront un spectacle gratuit ouvet à tous. Rendez-vous à 21h.
La seconde Nocturne au Parc permettra de découvrir les sculptures sous un tout autre aspect jusqu’à 23 heures. Là aussi la seule obligation concerne le port du masque. L’entrée se fera par l’arrière du musée. Rendez-vous le samedi 14 août.
Le Parc de sculptures date de 2020. Il permet aux visiteurs de voir cet art contemporain au travers d’expressions très contrastées aussi bien dans les matériaux choisis que dans les thèmes. Une trentaine d’œuvres sont à découvrir dans un environnement naturel avec, en décor, les bâtiments du musée. Un très joli parcours muséal.