Les teknivaliers sont arrivés par milliers de toute l'Europe ce jeudi à Villegongis, un village de 120 habitants dans l'Indre, pour célébrer le 30ème anniversaire du teknival, malgré l'interdiction des autorités. France 3 Centre-Val de Loire est allé à leur rencontre.
"C'est un anniversaire, on vient tous ici pour profiter. On fait tout notre possible pour que la teuf soit un maximum organisée", admet Jules au micro de France 3 Centre-Val de Loire. Profiter, c'est le maitre mot de tous les fêtards. "On s'est motivé sur un coup de tête, on va passer un jour à s'amuser, prendre du bon temps au grand air", lance Charles, venant de Lille.
Même chose pour Louise, de Vendée : "C'est les 30 ans du Frenchtek et l'occasion de passer un bon week-end avec les copains". Gabriella, de Paris : "cherche juste profiter de la musique, de la nature et passer du temps avec [ses] amis".
Les arrêtés à répétition ne changent rien
Pourtant cette fête n'aurait jamais du avoir lieu, suite aux arrêtés de la préfecture de l'Indre interdisant "les rassemblements non déclarés à caractère musical". Sur ce point, les avis des fêtards divergent. Est-ce que ça vaut le coup de braver l'interdiction ? "Ça vaut toujours le coup ! C'est les 30 ans du teknival, on ne lâchera pas", avance Louise.
Ces fêtes devraient être légales. C'est la culture de la France, on ne peut rien n'y faire. On ne peut pas interdire ces rassemblements parce qu'il y a des risques. On ne fait chier personne !
Jules
D'autres ont du mal à les comprendre. "Pourquoi interdire aux gens de danser ? Où est le mal ? Tant que l'on rend les choses propres, que l'on n'embête personne autour de nous, on pourrait nous laisser faire la fête", précise Mélody.
"C'est oppressant de nous surveiller de partout"
L'arrêté préfectoral ne les a pas arrêté, et les autorités ont dû s'adapter à la situation. Les fêtards sont désormais encadrés par un important dispositif de sécurité, qui fait aussi parler. "C'est opressant de nous surveiller de partout. Je trouve ça un petit peu abusé", témoigne Louise. À l'inverse, Mélody est plutot rassurée par ce dispositif : "Les gendarmes ne sont pas là que pour nous embêter non plus. C'est rassurant qu'ils soient là pour notre sécurité".
Inquiétude à Villegongis
De son côté, Jean-Marc Sevault, le maire de Villegongis, où se tient le rassemblement, plaide le calme et la patience. "Pourquoi s'énerver tout de suite ?", lance t-il.
Néanmoins, il ne cache pas son inquiétude. "À partir du moment où il y a un effet de masse avec 30 ou 40 000 personnes, qui peut savoir comment ça va se passer ? Tout le monde est plus ou moins inquiet."
Pour lui, impossible de stopper ce rassemblement, vu le nombre de personnes désormais présentes : "On ne peut les déloger. Est-ce qu'on cherche un affrontement entre les organisateurs et les forces de l'ordre ? C'est un rapport de force complètement démesuré", avance même le maire de la commune de l'Indre.
Pour rappel, depuis le début des festivités, les secours dénombrent 1 personne en urgence absolue et 16 autres en urgence relative.