Le musée d'archéologie d'Argenton-sur-Creuse, dans l'Indre, accueille des Jeux olympiques un peu particuliers. Adieu le basket et la natation, bonjour le lancer de disque, le javelot et le pugilat.
"Para. Para poda. Apitè !" Ici, à Argenton-sur-Creuse, le traditionnel "à vos marques, prêts, partez !" s'est dit en grec ces 3 et 4 août. Et pour cause : les comédiens de la troupe Acta se donnent du mal pour être aussi fidèles que possible au modèle antique de l'olympisme. Lancer de disques, de javelots, lutte : de nombreuses disciplines antiques sont expliquées et pratiquées.
Remonter le temps
Et certaines disciplines ont bien changé : à la place du saut en longueur, on enchaîne cinq sauts, haltères à la main. Même chose pour le lancer de disque : "celui-ci fait 2,5 kilos", explique Brice Lopez, l'initiateur de projet, en laissant tomber le projectile en métal sur le sol. "Donc même le plus petit de l'Antiquité est plus lourd que le nôtre."
Sans être historien de formation, les travaux de cet ancien sportif de haut niveau lui ont permis la reconnaissance de nombreux universitaires. Suffisamment pour "collaborer avec des archéologues, des historiens, des musées" dans une démarche d'archéologie expérimentale. Il s'agit par exemple, pour lui, "d'identifier des sources et donner un avis pertinent sur l'action, sur les corps, sur des objets sportifs".
De janvier à juin, ce spectacle a été vu par 23 500 élèves, et il n'est pas près de s'arrêter.
Avec A. Gaulon.