Plus de 350 personnes demandent réparation aux laboratoires Servier devant le tribunal de Nanterre
Les parties civiles ont misé sur une procédure rapide, une citation directe pour "tromperie aggravée", dans laquelle leur revient la lourde tâche d'apporter les preuves sans avoir accès aux investigations menées au pôle santé du parquet de Paris sur les mêmes faits.
Les plaignants reprochent à Servier de les avoir "délibérément" trompés sur la composition du Mediator en ne les informant pas de "la nature anorexigène" de son principe actif, le Benfluorex, alors que ce dernier relâcherait dans l'organisme une substance toxique, la norfenfluramine, une molécule très proche de l'amphétamine. Or la norfenfluramine provoque des hypertensions artérielles pulmonaires, qui peuvent nécessiter une greffe, et multiplie par trois le risque de valvulopathies.
Le patron des laboratoires, Jacques Servier, qui assistera à son procès, et quatre ex-cadres de Servier et de Biopharma qui a commercialisé le Mediator encourent 4 ans de prison et une amende de 37.500 euros, Servier et Biopharma une amende de 150.000 euros ainsi qu'une interdiction d'exercer.
Le Mediator, largement détourné comme coupe-faim durant sa commercialisation de 1975 à 2009, est soupçonné d'avoir causé au moins 500 morts en 30 ans, voire 1.000 à 2.000 selon d'autres estimations. Cinq millions de personnes en ont consommé. L'annonce de ces chiffres par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé en novembre 2010 avait créé une onde de choc dans le système français du médicament, conduisant au vote en décembre 2010 d'une réforme renforçant le contrôle des produits de santé. |
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