Accompagné par deux autres vidéastes, Rémi Camus est arrivé ce samedi 19 juin à Orléans. En tout, les trois hommes auront mis douze jours pour descendre la Loire en radeau depuis la Nièvre, rencontrer leurs abonnés mais surtout remplir leur objectif principal : nettoyer les rives du fleuve.
C'est sur le quai du Châtelet qu'ils ont amarré leur véhicule de tout juste 8m2, sous les yeux de leurs proches et de quelques abonnés venus les rencontrer. Il aura fallu douze jours à Rémi Camus, Valentin Lam et Adrien Cavagna pour rallier Saint-Ouan-sur-Loire (Nièvre) à Orléans en radeau. Un parcours de 200 kilomètres pour sensibiliser leurs abonnés sur la pollution des fleuves et rivières. Récit d'un périple dans lequel Rémi Camus, aventurier reconnu sur les réseaux sociaux, n'a "rien vu de difficile"
Trois aventuriers sur un radeau de seulement 8m2
"C'est Rémi qui a eu cette idée de descendre le Loire pour montrer la beauté du patrimoine français" se rémémore Adrien Cavagna. En participant à ce projet, c'était aussi l'occasion pour lui de montrer un contenu différent à ses abonnés. Alors pour se lancer dans cette aventure, les trois aventuriers se sont inspirés d'un radeau déjà existant, monté sur quatre bidons. Deux jours ont suffit pour le remettre sur pied et l'adapter à leur voyage. "On l'a agrandi de quatre bidons puis de deux supplémentaires parce qu'il fallait supporter le poids des déchets ramassés".
Mais alors, comment s'organise le quotidien de trois personnes sur un radeau de 8m2 ? Valentin Lam, photographe et vidéaste, revient sur leur mode opératoire : "Tous les soirs, on cherchait une plage sauvage pour se poser, on essayait d'attacher le radeau là où on pouvait et on dormait à même le sol avec un tout petit matelas et un duvet". A l'arrière du radeau, ils rangeaient leurs vêtements, leurs denrées alimentaires, du matériel de tournage, mais aussi des bouées gonflables ou encore un hydrospeed, "pour que cette aventure garde son côté fun". Enfin, les déchets étaient stockés dans une sorte de "coffre", situé sous les planches du radeau.
Pour ce qui est de la météo, les trois explorateurs ont bénéficié de conditions météorologiques favorables pendant presque toute la durée de leur voyage. "Les neuf premiers jours il faisait même trop chaud et on n'avait pas d'ombre sur le radeau, mis à part un parasol".
Les trois derniers jours, nous avions un vent de face. On était plaqué sur les bords de la Loire à tel point qu'il nous arrivait de reculer.
Des sacs en plastique, des bouteilles et ... une carcasse de voiture !
Pendant un peu moins de deux semaines, les trois radeauliers ont ramassé plusieurs kilos de déchets. Huile de vidange, sacs en plastique, bouteilles, et même une carcasse de voiture ! "Ca permet de montrer aux gens que trier les déchets ce n'est pas une tâche si ingrate. On s'est éclatés à le faire et on a essayé de le montrer de la meilleure manière possible". Les trois hommes ont tellement pris cette aventure sur le ton de la rigolade qu'ils se sont amusés à mettre en vente la carcasse de voiture sur Leboncoin.
Ils ont également retrouvé un autre radeau, similaire au leur et laissé à l'abandon sur le bas côté, appartenant probablement à d'autres aventuriers aspirant aussi à descendre la Loire. "On l'a ramené pour le démonter et l'amener à la déchetterie" explique Adrien Cavagna. Face à la quantité de déchets retrouvés, les trois hommes n'ont pas eu d'autres choix que de faire appel à la ville d'Orléans afin d'avoir une benne à ordures.
Cette aventure, Rémi Camus l'a réalisé en partenariat avec une application mobile : Trash Spotter. "Elle permet de mettre en avant tous les spots de déchets. Si on se promène et qu'on ne peut pas ramasser, tu géolocalises l'endroit, tu fais une photo et tu n'as plus qu'à renseigner la quantité de déchets présents sur place et l'accessibilité" explique-t-il. A plusieurs reprises ils ont utilisé cette fonctionnalité, faute de pouvoir amarrer correctement leur radeau à certains endroits.
Une aventure humaine avant tout
"On est presque un peu déçu de s'arrêter ici parce que l'aventure pourrait continuer jusqu'à l'océan" confie Adrien Cavagna. Un sentiment partagé par Valentin Lam. "Ce que je retiens de cette aventure c'est la rencontre avec des gens très accueillants tout au long de la Loire".
On nous a même apporté des fraises et du champagne ! On s'en souviendra longtemps de cette aventure. Si c'était à refaire, je le referais sur une distance plus longue !
"Les gens sont très chauvins et ils aimaient parler de leur Loire. Ils mettaient parfois deux heures à nous retrouver" se remémore Rémi Camus, le sourire aux lèvres. Toujours en quête de nouvelles aventures, il pense déjà sa prochaine expédition : relier Calvi à Monaco à la nage à l'été 2022. Un défi de 170 kilomètres qu'il prévoit de parcourir en quinze jours maximum.