Avec deux amis, l’expert de la survie né dans le Berry va descendre la Loire pendant douze jours sur un radeau qu’ils ont fabriqué. Ici, pas de performance physique mais une mission d’intérêt général : ramasser les déchets qui polluent le fleuve et sensibiliser la population.
Vous l’avez déjà vu dans notre émission On vous embarque ! ou comme vainqueur de Wild, la course de survie, un programme diffusé sur une chaîne concurrente.
Rémi Camus, natif de Saint-Doulchard, lutte depuis dix ans contre la pollution de l’eau, à travers des expéditions. Après une descente du Mékong en 2013 (4.400 km), et un tour de France à la nage en 2018 (2.650 km), l’explorateur s’attaque à la Loire en radeau !
"Je suis parti faire des expéditions à l’autre bout du monde, mais on se rend compte que chez nous on a des trucs très sympas, assure-t-il. La Loire, c’est le plus long fleuve de France, il est emblématique !, s’exclame-t-il. On a des vignobles, des châteaux, et je trouvais que c’était une belle façon de mettre ce patrimoine en avant."
3 sur un rideau de 8 m2
Un patrimoine pourtant pollué par des déchets. “Quand on ramasse un déchet quelque part et qu’on commence à regarder, on se rend compte qu’il y en a partout et que c’est une véritable poubelle.”
Avec deux acolytes, Valentin Lam et Adrien Cavagna qui immortaliseront l’expédition, ils ont donc entrepris de construire un radeau de 8 m2 avec lequel ils partiront tous les trois le mardi 8 juin de Saint-Ouen-sur-Loire (Nièvre). Ils descendront la Loire pendant douze jours jusqu'à Orléans (Loiret), soit 200 km, comme le montre cette publication Facebook.
Une petite distance comparée à ce que peut faire l’explorateur. Mais la performance physique n’est pas à l’ordre du jour. “C’est une portion facilement navigable avec un radeau, où l’on descend à la vitesse du courant”, précise Rémi. Pour avoir le temps de repêcher les détritus, de profiter de la beauté des paysages mais aussi pour créer des rencontres.
Les villes récupèrent les déchets
“Cela permet d’avoir une interaction avec la population facilement, de voir un objet flottant non identifié, un OFNI sur l’eau avec trois zigotos habillés en pirate qui vont ramasser des déchets”, se réjouit-il d'avance.
Il a déjà eu des retours via les réseaux sociaux : “On a une dizaine de personnes le jour du départ, une vingtaine à Cosne, à Gien aussi…”
Lui et ses amis pourront accueillir une poignée de privilégiés sur le radeau, mais il faudra garder de la place pour les immondices qui y seront stockés au moins la journée.
“On va passer par des grandes villes comme Nevers, Cosne, Gien, Orléans, où l’on va s’arrêter pour les déposer”, explique le Berrichon. S’il est encore en pourparlers avec quelques communes, certaines ont d’ores et déjà accepté de récupérer les déchets directement.
Géolocaliser les détritus
Si jamais ils tombent sur une décharge sauvage, ils pourront la signaler et la géolocaliser sur l’application Trash Spotter. L'aventurier veut en effet faire connaître cet outil au grand public : "L’appli sert soit à géolocaliser un déchet, soit à le signaler et à le nettoyer, soit à organiser une collecte."
D'après lui, la géolocalisation est déjà un acte important, car un individu n’est pas toujours en capacité d’agir - par exemple quand il est sur la route. Dans ces cas-là, des associations partenaires (ou bientôt des agents communaux) pourront aller ramasser les déchets signalés.
Protéger l’eau et l’environnement en s’amusant, c’est la promesse de l’aventurier… “Si le radeau tient le coup !” s’amuse-t-il. On fait confiance à son expérience de formateur en survie pour avoir construit une plateforme solide.