François Hollande a reçu ce vendredi à l'Elysée les filles et les avocates de Jacqueline Sauvage qui réclament la grâce présidentielle. Le président a indiqué qu'il se laissait le temps de la réflexion avant de prendre une décision
Sylvie, Carole et Fabienne Marot, les filles de Jacqueline Sauvage, ainsi que ses avocates, maîtres Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta ont été reçues ce vendredi 29 janvier à 16h30 à l'Elysée.
A l'issue de l'entretien, l'entourage de François Hollande a indiqué que celui-ci se donnerait "le temps de la réflexion avant de prendre sa décision".
Le président "a été particulièrement sensible à l'existence de circonstances exceptionnelles" dans cette affaire, a affirmé Me Nathalie Tomasini à la presse en sortant du Palais présidentiel. Selon Me Janine Bonaggiunta, il a indiqué qu'il rendrait sa décision "très prochainement".
"Il ne nous a pas dit oui, il ne nous a pas dit non" au sujet de la grâce mais "il nous vraiment écoutées", s'est félicité une des filles de Jacqueline Sauvage. L'article 17 de la Constitution autorise le président de la République à exercer le droit de grâce (uniquement à titre individuel depuis 2008).
Mais l'entourage de M. Hollande avait rappelé récemment qu'il n'était par principe pas favorable à la grâce présidentielle. Il ne l'a d'ailleurs exercée qu'une fois en permettant la libération conditionnelle, en janvier 2014, du plus ancien détenu de France, Philippe El Shennawy, sans éteindre
sa peine.
.@fhollande a reçu Sylvie, Carole et Fabienne Marot, filles de Mme Jacqueline Sauvage https://t.co/SUhE06sIEe pic.twitter.com/D5bLIANh5D
— Élysée (@Elysee) 29 Janvier 2016
Les filles de Jacqueline Sauvage ont "bon espoir qu'il s'agisse d'un premier pas vers la grâce présidentielle", ont précisé pour leur part les deux avocates de Jacqueline Sauvage . "Nous ne pouvons que nous réjouir de cette première démarche", ont-elles poursuivi, estimant que le chef de l'Etat "démontrait ainsi qu'il est non seulement à notre écoute, à l'écoute de Jacqueline Sauvage, mais aussi à l'écoute des françaises et français (anonymes, artistes, politiques) qui se sont manifestés massivement pour soutenir la demande de grâce présidentielle ".
La mobilisation ne faiblit pas
Plusieurs manifestations pour demander la grâce de Jacqueline Sauvage ont déjà eu lieu à Paris. Le 29 janvier, ce sont les militantes des Femen qui ont manifesté seins nus devant sa prison à Orléans-Saran (Loiret).En début de semaine, un nouveau comité de soutien s'est constitué pour réclamer la libération de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent. Anne Hidalgo, Daniel Cohn-Bendit et Jean-Luc Mélenchon font partie, entre autres, des signataires.
retour en images sur cette affaire et la mobilisation qui a suivi
La famille de Jacqueline Sauvage a été reçue ce vendredi par François Hollande à l'Elysée Le président a indiqué qu'il se laissait le temps de la réflexion avant de prendre une décision. En attendant, les villageois de la Selle-sur-le-Bied (Loiret), commune où vivait Jacqueline Sauvage, réagissent.