Un comité de soutien s'est constitué lundi pour réclamer la libération de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son mari violent. Anne Hidalgo, Daniel Cohn-Bendit et Jean-Luc Mélenchon font partie, entre autres, des signataires.
La loi sur la légitime défense remise en cause
Les signataires de l'appel du Comité de soutien, transmis par la comédienne Eva Darlan, réclament la "libération immédiate" de Jacqueline Sauvage au bénéfice d'une grâce présidentielle et la révision de la loi sur la légitime défense.Selon les signataires, parmi lesquels on compte la maire PS de Paris Anne Hidalgo, l'ex-eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit et le dirigeant du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, Jacqueline Sauvage, "a été injustement condamnée à cause d'un vide juridique rétrograde ne considérant pas que la légitime défense puisse s'appliquer sur une vie entière".
La sexagénaire a été "victime ainsi que ses enfants de viols répétés et d'extrêmes violences conjugales depuis 47 ans", avancent les signataires pour qui sa condamnation "ne prend en compte ni les souffrances endurées par cette femme et ses enfants pendant toutes ces années, ni les responsabilités de notre société qui n'a pas apporté à ces victimes la protection qu'elle leur doit".
La mobilisation ne faiblit pas
Entre 100 et 200 personnes ont manifesté samedi à Paris pour demander la grâce de Jacqueline Sauvage, et des militantes des Femen ont manifesté seins nus vendredi devant sa prison à Orléans-Saran (Loiret). Une pétition appelant à la grâce présidentielle a aussi été lancée. Elle avait recueilli lundi après-midi plus de 340.000 signatures, sur le site Change.org. Elle a été remise à François Hollande le 23 décembre dernier. Un appel aux dons a encore été lancé sur Internet par l'association les Dé-chaînées.Son avocate va demander un aménagement de sa peine
Indépendamment de la demande de grâce présidentielle, Me Nathalie Tomasini, une des deux avocates de Mme Sauvage avec Me Janine Bonaggiunta, a indiqué le 25 janvier qu'elle demandera le 1er mars un aménagement de peine devant le tribunal d'application des peines à Orléans devant lequel sa cliente est convoquée.L'avocate a indiqué qu'elle entend obtenir "un relèvement de sûreté" permettant de dispenser sa cliente de purger au moins la moitié de sa peine de dix ans de réclusion. Une mesure très difficile à obtenir.