Sept militantes du mouvement féministe Femen ont manifesté à la mi-journée devant le centre pénitentiaire de Orléans-Saran (Loiret) pour réclamer la libération de Jacqueline Sauvage. Cette femme de 68 ans purge actuellement une peine de dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent.
Les Femen, torses nus, ont manifesté devant la prison Orléans-Saran ce vendredi vers midi. Aux cris de "Libérez, Jacqueline, justice, Sauvage", les militantes féministes ont demandé la libération de Jacqueline Sauvage condamnée à dix d'emprisonnement pour le meurtre de son mari. Les sept femmes ont commencé à creuser un trou devant la prison symbolisant un tunnel pour son évasion.
Elles n'ont pas été inquiétées et ont pu repartir après avoir été contrôlées par les agents de police.
La mobilisation ne faiblit pas
La condamnation en appel à dix ans de réclusion de Jacqueline Sauvage en décembre dernier a suscité une vague d'indignation. Des associations féministes, des parlementaires mais aussi des milliers d'internautes se sont mobilisés depuis pour réclamer la libération de cette femme de 68 ans victime de violences conjugales. La pétition lancée pour obtenir sa grâce a recueilli à ce jour 303 000 signatures. Elle a été adressée au Président la République le 23 décembre dernier.Mère et filles sous le joug d'un tyran
"C'était un monstre. J'aimerais qu'il soit devant vous pour que vous compreniez" a déclaré Fabienne Marot l'une des filles de Jacqueline Sauvage lors du procès en appel de sa mère en décembre 2015 à Blois. Elle avait raconté le calvaire que lui a fait subir son père pendant des années : le viol à l'âge de 15 ans, les violences physiques, les humiliations et la manipulation... Des accusations relayées par les deux autres filles du couple.Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage, 67 ans, a mis fin à une vie d'humiliations en tuant de trois coups de fusil de chasse son mari Norbert Marot à leur domicile de La Selle-sur-le-Bied près de Montargis (Loiret). Un acte qui n'était pas prémédité mais pour lequel la justice n'a pas retenu la légitime défense.
► Reportage d'Arnaud Moreau et Stéphane Dosne