Agressions sexuelles à l'hôpital : ce que l'on sait après la garde à vue de trois médecins

Trois médecins travaillant aux urgences du Centre hospitalier de Vendôme, dans le Loir-et-Cher, ont été placés en garde à vue et mis en examen après des agressions sexuelles sur des internes, infirmières et médecins.

On en sait un peu plus sur les faits d'agressions sexuelles au sein du Centre hospitalier de Vendôme, au lendemain des révélations de France 3 sur le placement en garde à vue de trois médecins ce 16 juillet. Ils sont tous les trois soupçonnés d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel et moral ainsi que des faits d’intimidations.

Huit plaintes et au moins onze signalements

Selon la procureure de la République Charlotte Belluet, huit femmes ont déposé plainte dans le cadre de l'enquête. Elles "travaillaient au Centre hospitalier en qualité de médecin, d’infirmière et d’interne".

En outre, ajoute la procureure, "plusieurs autres femmes étaient auditionnées par les services de police et, sans déposer plainte, décrivaient des faits d’agression sexuelle, de harcèlement sexuel et/ ou moral". Selon une source policière, jusqu'à 11 personnes ont signalé des faits dont elles auraient été victimes.

Des faits d'agressions sexuelles, de harcèlement et des intimidations

Les auditions menées au cours de l'enquête mettent en cause trois médecins du service des urgences, âgés de 52 à 63 ans, "dont le chef de ce service", précise le parquet. 

Deux de ces médecins sont soupçonnés de "plusieurs faits d’agression sexuelle et de harcèlement sexuel". Certains des faits s'étalent "sur plusieurs années", et quatre plaignantes dénoncent des agressions menées "simultanément" par les deux praticiens.

Le troisième homme est quant à lui suspecté de harcèlement sexuel sur une des plaignantes.

Deux des trois médecins mis en examen

Les 16 juillet et 17 juillet 2024, les trois médecins "étaient placés en garde à vue", mais celle du troisième a dû être levée en raison de son état de santé.

L'un des hommes a été mis en examen par le juge d'instruction "des chefs d’agression sexuelle et harcèlement sexuel par personne abusant de son autorité". Le second, chef du service des urgences, a quant à lui été mis en examen "non seulement de ces deux chefs" d'accusation, mais aussi "pour harcèlement moral au travail, acte d'intimidation sur une victime et subornation d'un témoin". Tout deux ont réfuté l'ensemble des faits.

Ils ont été placés en détention sous contrôle judiciaire. Ce contrôle judiciaire est assorti de "diverses interdictions de contact notamment avec l’ensemble du personnel travaillant au CH de Vendôme, l’interdiction de paraitre dans ce CH pour le premier et dans le ressort du Loir-et-Cher pour le second". Ils peuvent cependant continuer à exercer leur profession par ailleurs.

Deux cadres de santé suspectées d'intimidations

Outre les trois médecins, deux cadres de santé ont également été entendues par les enquêteurs dans le cadre d'une information judiciaire. En effet, plusieurs femmes accusent les deux cadres de "pressions", de "menaces" et "d'actes d'intimidation" en lien avec les dénonciations d'agressions sexuelles et de harcèlement contre les médecins. 

L'une des cadre est également mise en cause "dans des faits de harcèlement moral au travail".

Une cellule de crise à l'hôpital

Contactée ce 19 juillet, la direction de l'hôpital ne s'exprime pas sur cette enquête, mais mentionne la création d'une cellule de crise pour informer de la situation tous les services et pour gérer la réorganisation des urgences, où manquent désormais trois médecins.

Les investigations "et le cas échéant les mise en examen ultérieures" se poursuivent à Vendôme sous l'autorité d'un juge d'instruction.

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