La nouvelle a fuité hier, l’insémination de Huan Huan, la femelle panda, a échoué. Le zoo de Beauval a donc décidé de tenter une expérience inédite : faire appel aux services d’une mère porteuse ours.
Très prochainement, une fécondation in vitro va être pratiquée et l’ovocyte de panda fraîchement fécondé sera implanté dans l'utérus d'une femelle ours. Un procédé qui peut paraître surréaliste mais qui est pourtant tout à fait réalisable.
En effet, “Les deux espèces, toutes deux de la familles des ursidés, possèdent un code génétique très proche.", précise Baptiste Mulot, chef vétérinaire au zoo de Beauval.
"L'avantage, c'est qu'une femelle ours à plusieurs ovulations par an tandis qu'un panda n'en a qu'une. Donc beaucoup plus de chances de voir une implantation réussir", ajoute t'il.
Il aurait fallu attendre l’année prochaine pour tenter une nouvelle insémination de la femelle panda mais le temps commence à manquer. Le contrat qui lie Beauval avec la Chine expire en 2020 et inclut la naissance d’un bébé panda pour assurer la sauvegarde de l’espèce.
"Nous n'avons plus le choix.", confie le directeur du zoo, Rodolphe Delord. "Nous attendons la venue de nos collaborateurs chinois dans les semaines qui viennent pour procéder aux premiers essais".
La mère porteuse est déjà une star
Pour mettre a exécution son projet, il ne manquait à Beauval que l’essentiel : une mère porteuse. Les vétérinaires n’ont pas eu à chercher très loin puisque la candidate idéale est une résidente du zoo. Prénommée Gogol, cette femelle ours brun n’est autre que la star du film “L’ours” de Jean-Jacques Annaud. Elle a été choisie pour sa vitalité, sa robustesse et son caractère généreux. Autre critère important : les deux précédentes gestations de Gogol se sont bien déroulées, ce qui est de très bon augure pour cette nouvelle portée.
" Dès que la naissance aura lieu, nous allons déplacer Gogol près de l'enclos des pandas afin que le bébé puisse évoluer près des siens. Le risque, c'est qu’il se prenne pour un ours et non pour un panda et c'est ce que nous cherchons à éviter" , confie Rodolphe Delord.
Cette tentative d’insémination panda/ours est une première mondiale qui érige le zoo de beauval au rang de pionnier. La Réserve de la Haute-Touche dans l’Indre avait déjà réalisé une expérience similaire avec succès . Les vétérinaires avaient implanté des embryons de cerf dans une autre espèce de cervidés.
► Le reportage exclusif de Rebecca Benbourek et Amélie Rigodanzo, à revoir aussi dans le 19/20.
Intervenants : Rodolphe Delord, directeur du ZooParc de Beauval et Baptiste Mulot, chef vétérinaire du ZooParc de Beauval