Ce qui s'annonçait comme une formalité a finalement été un bras de fer entre la direction et les syndicats causant le report du CSE prévu ce 13 juin.
La décision concernant la fin de l'usine de chocolat de Villebarou, près de Blois, devait tomber ce 13 juin. La direction, salariés et représentants syndicaux étaient pourtant réunis sur le site ce matin. De source syndicale, la réunion n'a même pas débuté puisque la direction n'aurait pas fourni à temps certains documents nécessaires pour que le CSE se tienne dans les règles.
Les syndicats ont en effet invoqué un vice de procédure qui entraîne le report du CSE. La direction doit désormais reconvoquer les salariés sous huit jours minimum.
"Nous avons eu un ordre du jour sans aucun document donc nous n'avons pas pu démarrer cette réunion correctement. On voulait faire une réunion zéro. On n'était pas d'accord donc on leur a dit qu'ils étaient clairement en violation du code du travail", a déclaré Tony Anjoran, délégué syndical CGT Poulain, à la sortie du CSE.
Une "situation inacceptable"
Les salariés ne comprennent pas cette situation et dénoncent une aberration car pour eux, l'entreprise est rentable. En témoigne le bénéfice réalisé en 2022 de 11 millions d'euros brut. Une incompréhension partagée par le maire PS de Blois, Marc Gricourt. "Les possibilités d'issues favorables n'ont pas été prises en compte par les actionnaires, en particulier par l'actionnariat majoritaire. Le président Monsieur Auclair qui nous a reçu, le maire de Villebarou, moi-même et les salariés, nous a enfumés. [...] Cette situation est inacceptable".
Dans un communiqué, la région Centre-Val de Loire par son président François Bonneau et Harold Huwart, vice-président de la région délégué à l'économie, au tourisme et à l'Europe, appelle "tous les acteurs, et en particulier l'État, à réagir pour sauver l’usine Poulain, sauver la marque Poulain, et sauvegarder l’industrie et ses emplois".
Environ 200 personnes étaient réunies ce 13 juin à 8h30. Actuels et anciens salariés, représentants syndicaux, élus ont fait le déplacement, en soutien à la très proche fin de l’historique usine de chocolat. Au total, 109 salariés devraient perdre leur emploi d'ici la fin de l'année.