Les parents de la fillette disparue de l’A10 devraient bien être jugés devant la cour d’assises du Loir-et-Cher. Le juge d’instruction a cependant requalifié les faits en "violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner", alors qu'un "homicide volontaire" avait été requis par le parquet de Blois. Ce dernier va faire appel.
Le procès des parents de la fillette "disparue de l’A10" devrait bien se tenir devant la Cour d’assises du Loir-et-Cher. Le 25 novembre 2022, le juge d’instruction en charge de l’affaire a bien tranché pour une mise en accusation des deux parents d’Inass Touloub retrouvée morte à 4 ans en 1987 au bord de l’autoroute A10.
Homicide volontaire ou non ?
Mais alors que le parquet de Blois avait requis la mise en accusation des parents pour homicide volontaire aggravé, le juge d’instruction n’est pas allé dans ce sens. Ce dernier requalifié les faits en "violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner" avec comme circonstance aggravante le fait que le crime ait été commis sur une mineure de moins de 15 ans par un ascendant légitime, pour chacun des deux parents.
Le procureur de la République de Blois avait lui requis la mise en accusation pour homicide volontaire aggravé de la mère de la petite Inass et de la complicité de son père. Dans un communiqué du 2 décembre 2022, le parquet de Blois annonce faire appel de la décision du juge d’instruction, car celle-ci retient "des qualifications criminelles différentes".
Une affaire de plus de 30 ans
Pour rappel, Inass Touloub avait été retrouvée sans vie, le corps mutilé, au bord de l'autoroute A10, au niveau de Suèvres dans le Loir-et-Cher, le 11 août 1987. À l’époque, rien n’avait permis d’identifier la fillette et l’enquête n’avait pu avancer. L'affaire repart en 1993 grâce à l'émission "Témoin numéro un", présentée par Jacques Pradel. Mais les recherches échouent de nouveau. L’enquête est cependant relancée en 2007 après une recherche ADN. Après plus de 30 ans d’enquête et l’évolution des moyens d’investigation, les parents de la fillette sont arrêtés et mis en examen le 13 juin 2018. À ce moment-là, chacun se rejette la responsabilité de la mort d’Inass.